- Anthony Tejero | Crée le 03.07.2024 à 17h15 | Mis à jour le 03.07.2024 à 17h40ImprimerSimon Loueckhote et Alain Descombels ont convié la presse, ce mercredi matin, à Ducos. Photo Anthony TejeroAlors que le candidat Simon Loueckhote a réuni 4,5 % des suffrages dans la première circonscription, ce dimanche, le Rassemblement national respecte les directives du parti et ne donne donc aucune consigne de vote, jugeant le loyaliste Nicolas Metzdorf encore trop proche des macronistes. Pour autant, le mouvement rappelle être "anti-indépendantiste" et entend, en cas de victoire au second tour, reprendre la main sur le dossier calédonien, notamment en changeant de "technique d’approche" sur l’épineuse question du dégel du corps électoral.
La parti "anti-indépendantiste" ne donne pas de consigne de vote
Uniquement présent dans la première circonscription, le Rassemblement national est arrivé en cinquième position du premier tour des élections législatives, son candidat Simon Louckhote glanant 2562 voix (soit 4,57 % des suffrages). Un réservoir de votes non négligeable pour les deux candidats en lice au second tour (le loyaliste Nicolas Metzdorf et l’indépendantiste Omayra Naisseline) que moins de 2000 votes séparent. S’il y a fort à parier que la très grande majorité de ces électeurs pencheront plutôt pour le candidat non-indépendantiste, le député sortant ne pourra compter sur un soutien du Rassemblement national, dont le parti ne donne aucune consigne.
Alors que Sonia Backès a été Secrétaire d’État auprès d’Emmanuel Macron et que Nicolas Metzdorf, qui a siégé à l’Assemblée nationale sous l’étiquette de la majorité présidentielle (dont il n’est plus investi à ces législatives anticipées), les représentants locaux du RN estiment que le candidat loyaliste est toujours "macroniste" et appliquent donc la consigne de leur parti au niveau national : ne donner aucune consigne de vote.
"Face à Emmanuel Macron, la direction nationale a pris cette décision y compris pour les outre-mer et nous l’appliquons donc également ici", explique Alain Descombels, président de la fédération du RN en Nouvelle-Calédonie, qui juge bon de préciser : "Nous sommes anti-indépendantistes mais nous ne sommes pas propriétaires des voix. En ce sens, chacun prendra ses responsabilités."
Une plainte pour diffamation sur la famille de Simon Loueckhote
Alors que la campagne a été "courte mais violente", le parti politique déplore une publication "inadmissible" sur une page Facebook (suivie par 18 000 personnes) où un "photomontage" a désigné l’épouse de Simon Loueckhote comme l’une des pilleuses d’une grande surface. "C’est abject. Ils ont pris une voiture similaire à la nôtre, à quelques détails près, avec une femme mélanésienne de dos, en la faisant passer pour ma femme, qui a été très touchée", déplore le candidat dont la famille a déposé plainte pour diffamation. Une démarche qu’entend également entreprendre le bureau national du Rassemblement national. Simon Loueckhote estime que ce post, publié juste avant le scrutin, lui a porté préjudice. Et c’est aussi la raison pour laquelle il ne donne aucune consigne de vote. "On ne peut pas publier ce type d’information mensongère et que des personnes à l’origine de cette page internet, me demandent d’appeler à voter pour tel ou tel candidat."
Quelles sont les ambitions du RN pour le dossier calédonien ?
Si le parti obtient la majorité absolue et/ou dispose de suffisamment de marge de manœuvre pour gouverner sur le plan national, à l’issue du second tour des législatives, le mouvement ne manque pas d’ambition pour reprendre la main sur l’épineux dossier calédonien, assurent ses représentants locaux. "Nous ne sommes pas pour une indépendance association, mais pour que la Calédonie reste française. Il faut donc voir comment en discuter. La France n’abandonnera pas la Calédonie, mais elle la soutiendra de manière claire et précise", annonce d’emblée Alain Descombels.
Si le RN est favorable au dégel du corps électoral, qui a mis le feu aux poudres dans le pays, le mouvement balaie d’un revers de main la "méthode" d’Emmanuel Macron, bien que "démocratique" car "on constate qu’on ne peut pas faire sans la moitié de la population calédonienne". La fédération locale du parti propose ainsi une "nouvelle technique d’approche". "Notre orientation, c’est que la Nouvelle-Calédonie reste française mais nous sommes prêts à avoir un esprit d’ouverture pour discuter, poursuit Alain Descombels. Il y aura bien un quatrième référendum possible car le droit à l’autodétermination fera partie du nouveau statut dans lequel il faudra également intégrer la question du dégel du corps électoral."
Pour ce faire, les chefs de file locaux du mouvement assurent que le dossier calédonien sera pris en main par un ministre d’État à l’outre-mer. "Il n’y aura pas de convocation à Paris. Une mission viendra sur place pour dialoguer mais en y intégrant aussi la société civile. Autrement dit, les élus n’auront pas plus de droit à s’exprimer que la société civile", révèle le président de la fédération du RN en Nouvelle-Calédonie, qui annonce avoir été désigné avec Simon Loueckhote pour préparer ce travail et prendre contact, notamment avec les indépendantistes. "Cela ne veut pas dire qu’on ne condamne pas ces exactions, mais simplement qu’il faut un retour du dialogue. Être va-t-en guerre ne sert à rien."
Vers un secrétariat d’État à Nouméa ?
Le Rassemblement national annonce son ambition de créer un secrétariat d’État du Pacifique, basé à Nouméa, puisque la région "ne compte aucun département d’outre-mer". L’objectif de cette instance serait notamment d’accélérer la reconstruction du pays, afin d’avoir une "efficacité immédiate" sur ce sujet. "Il faut travailler à ses solutions pour l’avenir avant même de trouver un accord politique. Il faut aller très très vite pour que la reconstruction ne soit pas un vain mot, glisse Simon Loueckhote. La Nouvelle-Calédonie a besoin d’un horizon nouveau. Le regard parisien sur ce territoire va être plus clair pour que nous soyons au cœur et considérés comme un vrai sujet."
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