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    Nouvelle Calédonie
  • La rédaction | Crée le 28.06.2024 à 17h58 | Mis à jour le 28.06.2024 à 18h15
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    L'ancien sénateur Gérard Poadja est le candidat de Calédonie ensemble dans la seconde circonscription. Photo LNC
    Gérard Poadja est candidat Calédonie ensemble aux élections législatives dans la deuxième circonscription. Expérimenté, l'ancien sénateur, qui a "toute sa vie œuvré pour la paix", se veut être un "trait d'union" à tous les niveaux pour "retrouver une logique de vivre ensemble". Pour cela, son programme se résume en six points : dialoguer, apaiser, reconstruire, réparer, réconcilier et protéger.

    Qu'est-ce qui a motivé votre candidature aux législatives ?

    Mon père Auguste Poadja, était grand chef du district de Poindah, engagé volontaire de la France libre et membre fondateur du Rassemblement Pour la Calédonie (RPC) aux côtés de Jacques Lafleur. Si je vous dis ça, c'est parce que l'engagement politique c'est de famille chez les Poadja. J'ai été élu à plusieurs reprises à la province Nord, d'abord entre 1999 et 2004, ensuite entre 2009 et 2019 avec Calédonie ensemble. J'ai également exercé la responsabilité de président du Congrès. J'en suis très fier car j'ai été le premier calédonien originaire de la province Nord, à être élu à la tête de l'institution et le seul jusqu'à maintenant. Enfin, en septembre 2017, j'ai été élu sénateur de la Nouvelle-Calédonie, mandat que j'ai exercé jusqu'en 2023. Au Sénat, j'ai notamment occupé les fonctions de membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.

    J'ai engagé un travail en profondeur sur de nombreux dossiers, qui a concerné tous les Calédoniens, qu'il s'agisse du renouvellement des patrouilleurs pour la surveillance de la Zone européenne exclusive (ZEE), de la revalorisation des bourses d'Etat pour les étudiants, de la création de la brigade motorisée de Koné, de la construction du centre pénitentiaire du Nord, de l'antenne de l'Université de Nouvelle-Calédonie à Koné ou encore, de la réalisation des casernes de gendarmeries à Païta, Dumbéa, Mont-Dore, La Foa et Bourail. Si je vous dis tout ça, c'est pour insister sur le fait que, fort de mon expérience d'élu local et d'élu national, je pense pouvoir être utile à mon pays si les Calédoniens me font confiance en m'élisant au Palais Bourbon. A fortiori, en ces temps troublés où des candidats d'expérience me semblent préférables aux jeunes pousses qui nous ont amenés au chaos.

    Je trouve, qu'à ce moment-là de notre histoire, on manque de " trait d'union " entre les uns et les autres. 

    Qu'attendez-vous de ces élections ?

    Qu'on sorte d'une logique d'affrontement entre Calédoniens pour retrouver une logique de paix et de vivre ensemble. Qu'on sorte des déclarations radicales qui incitent à la haine pour retrouver des propos respectueux de toutes les ethnies et de toutes les convictions. Qu'on sorte d'une entreprise de destruction pour entrer dans une démarche de reconstruction. Reconstruction du pays, reconstruction de son économie, reconstruction du vivre ensemble. Vous savez, j'ai toujours été dans ma vie politique un trait d'union. Un trait d'union entre l'Etat et les collectivités locales, entre la coutume et la politique, entre la Brousse et la ville, entre les ethnies, entre les indépendantistes et les non indépendantistes. Et je trouve, qu'à ce moment-là de notre histoire, on manque de " trait d'union " entre les uns et les autres. Maintenant la question qui se pose est : Est-ce qu'on arrête la guerre civile qui brûle notre pays depuis le 13 mai ou est-ce qu'on continue ? Est-ce que les Calédoniens veulent continuer à vivre dans la peur et dans l'insécurité ou veulent-ils retrouver le chemin du dialogue et de la paix ? Toute ma vie j'ai œuvré pour la paix. Peut-être, parce que j'ai vécu les événements des années 80 dont ma famille a payé le prix.

    Moi je défends une Nouvelle-Calédonie une et indivisible.

    Si nous sommes dans cette situation, nous le devons d'abord à l'Etat qui n'a pas été à la hauteur des enjeux en ne respectant pas les deux règles de bases issues des Accords de Matignon : l'Etat doit être impartial et les décisions doivent être prises de manière consensuelle. Nous le devons ensuite aux indépendantistes qui, par leurs boycotts des espaces de dialogue, par leurs rivalités internes, ont favorisé l'émergence de la CCAT, qui est désormais hors de contrôle. Nous le devons enfin à l'arrogance d'une nouvelle génération politique non-indépendantiste qui prétend écrire sur une page blanche, alors que la Nouvelle-Calédonie porte une histoire lourde de souffrances. Le candidat Loyalistes LR de la seconde circonscription Alcide Ponga en est l'incarnation. Il n'est plus dans sa mairie depuis plusieurs semaines maintenant et c'est la seule commune avec Ouvéa où les Européennes n'ont pu être organisées du fait de la mobilisation indépendantistes. Pour autant, il prétend être apte à tracer un chemin de paix à l'échelle du pays à défaut d'avoir su le tracer à l'échelle de sa commune. Le candidat est sympathique mais, il n'est que le faux nez des Backès, Ruffenach et Metzdorf qui au bout du compte poursuivent toujours le même but : la partition du pays. Moi je défends une Nouvelle-Calédonie une et indivisible.

    Pourquoi vous présentez vous sous l'étiquette Horizons ?

    J'ai travaillé avec Edouard Philippe lorsqu'il était Premier ministre. J'ai été frappé par son sens de l'écoute, sa patience, sa modération et sa connaissance approfondie du dossier calédonien. Il a parfaitement organisé le premier référendum, de manière consensuelle, sans trouble à l'ordre public, sans boycott et sans contestation des résultats. Ceux qui lui ont succédé ne peuvent pas en dire autant. Sébastien Lecornu a réussi à organiser un référendum qui a été boycotté par 56% des Calédoniens et Gérald Darmanin a traité le dossier de manière tellement légère et partiale, qu'il s'est terminé par l'insurrection du 13 mai. Je lui fais entièrement confiance pour continuer à nous accompagner à l'avenir. Il a passé une semaine complète en Nouvelle-Calédonie il y a deux mois. Son intérêt pour notre petit pays reste intact. Et je ne doute pas que son honnêteté intellectuelle, son intégrité politique et son sens de l'intérêt général nous seront très précieux dans les mois à venir.

    Les discussions semblent au point mort, malgré l'installation de la mission du dialogue par Emmanuel Macron et la volonté d'un accord global fin juin. Qu'en est-il ? Quels sont vos échanges avec les indépendantistes et les loyalistes ?

    Il n'y a plus de discussions depuis la dissolution et la mission semble également avoir arrêté ses travaux, dissolution oblige. Je le regrette très vivement. Nous avions avec les indépendantistes établi un document après près de trois mois de réunions entre octobre 2023 et janvier 2024 intitulé " Propositions de convergences pour un grand accord ". Les négociations que nous avons menées se sont inscrites dans le cadre républicain et démocratique issu des accords. Le cadre républicain, c'est l'Accord de Nouméa qui a été constitutionnalisé et approuvé par 72% des Calédoniens. Il constitue le " plancher " de la négociation. Le cadre démocratique, c'est le résultat des référendums d'autodétermination, expression de la souveraineté calédonienne, qui constitue le " plafond " de la négociation. Au terme de ces échanges, le groupe UNI avait donné son accord pour signer le document, mais le groupe UC-FLNKS et Nationalistes s'y est opposé au motif de divergences substantielles sur l'exercice du droit à  l'autodétermination. Je le regrette. Ces propositions s'articulaient autour de la trajectoire du pays, du respect des acquis historiques des accords de Matignon et de Nouméa, de la nécessité de faire peuple, du renforcement de la souveraineté partagée, de la construction d'une citoyenneté calédonienne pleine et entière, de la rénovation de notre architecture institutionnelle et enfin d'un droit à l'autodétermination revisité. Je suis persuadé que ces convergences restent d'actualité malgré la situation insurrectionnelle que nous vivons et qu'elles peuvent demain servir de base à une reprise des discussions. C'est en tout cas, ce à quoi je m'emploierai si les Calédoniens me font confiance le 30 juin prochain.

    Ce dégel doit faire l'objet d'un consensus entre les indépendantistes et les non indépendantistes. C'est la condition de la paix.

    Le président de la République a annoncé sa décision de suspendre le projet de loi sur le dégel. Qu'en pensez-vous ? Comment aborderez-vous cette question si elle est de nouveau présentée à l'Assemblée nationale ?

    Ce texte n'était plus soutenu par personne. Ni par Gérard Larcher, le Président LR du Sénat, qui avait qualifié la révision constitutionnelle envisagée de " douteuse ", ni par Yaël Braun-Pivet, la présidente Renaissance de l'Assemblée nationale, ni par les anciens Premiers ministres qu'il s'agisse de Jean-Marc Ayrault, Lionel Jospin, Manuel Valls ou Edouard Philippe. Même Marine Le Pen avait indiqué qu'elle considérait que cette question devait s'inscrire dans un accord global et que Mme Backès, du fait de son comportement, avait des responsabilités dans les désordres actuels. En conséquence, personne ne l'aurait voté si le Parlement avait été réuni en Congrès à Versailles alors que la majorité des 3/5e est requise, s'agissant d'un texte constitutionnel. Dès lors, il faut changer complètement de méthode. Le dégel du corps électoral doit s'inscrire dans un accord global comme je le dis depuis le début. Si vous reprenez mon bilan de sénateur, vous verrez que sur cette question en septembre 2023, je déclarais " cette réforme telle qu'elle est engagée, est dénuée de sens et dangereuse ". Enfin, ce dégel doit faire l'objet d'un consensus entre les indépendantistes et les non indépendantistes. C'est la condition de la paix.

    Quels sont les thèmes que vous souhaitez aborder avec les Calédoniens durant cette campagne ?

    Mon programme de campagne se décline en six objectifs : dialoguer, apaiser, reconstruire, réparer, réconcilier et protéger. Dialoguer, pour construire les consensus indispensables à la conclusion d'un accord politique global. Apaiser, parce que rien n'est possible sans la paix, a fortiori dans un pays coupé en deux sur la question de l'indépendance, ce qui nous oblige à conjuguer le Oui et le Non, la souveraineté et la République pour rassembler les Calédoniens au lieu de les opposer. Reconstruire, parce que nous avons besoin d'un véritable plan Marshall pour relancer notre économie, réparer nos infrastructures, sauver notre industrie nickel et recréer les emplois détruits. Réparer, parce que le vivre ensemble a été profondément abîmé par les événements de ces dernières semaines. Réconcilier, parce que c'est la condition indispensable pour nous projeter ensemble vers l'avenir, au travers d'un nouveau projet de société. Protéger, parce que la sécurité est la première des libertés qui conditionne l'exercice effectif de tous les autres droits individuels et collectifs.

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