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    Nouvelle Calédonie
  • La rédaction | Crée le 26.06.2024 à 05h00 | Mis à jour le 26.06.2024 à 07h17
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    Milakulo Tukumuli et Veylma Falaeo sont les deux candidats de l’Eveil océanien aux législatives 2024. Photomontage LNC
    Veylma Falaeo et Milakulo Tukumuli sont candidats dans les première et seconde circonscriptions pour les législatives des 30 juin et 7 juillet. Les représentants de l’Eveil océanien comptent profiter de ces élections pour faire entendre la "majorité silencieuse, celle du vivre et du faire ensemble".

    Qu’est-ce qui a motivé votre candidature aux législatives ?

    La responsabilité de la paix après l’irresponsabilité des deux parlementaires sortants qui ont participé à la naissance de cette guerre civile. Paris doit désormais entendre la majorité silencieuse, celle du vivre et du faire ensemble. Nous devons faire taire cette minorité radicale assourdissante dans notre pays.

    Qu’attendez-vous de ces élections ?

    Que cette majorité silencieuse s’exprime enfin car la seule chose qui permet au mal de triompher c’est l’inaction des hommes bien.

    Vous vous présentez comme la troisième voix, que pensez-vous apporter d’autres aux Calédoniens ?

    La paix avec une solution politique car le problème à l’origine, il ne faut pas l’oublier, est politique. Le problème est simple : la sortie de l’accord de Nouméa c’est dans ou hors de la France ? Parce que le troisième référendum est contestable et contesté, en prenant les résultats du second référendum (47/53) alors la sortie c’est soit l’indépendance tout de suite, mais c’est impossible juridiquement, légalement, politiquement etc. C’est aussi et surtout écraser les 53 % qui ont voté NON pour l’indépendance et ils ne l’accepteront pas. Ou alors c’est rester définitivement dans la France, et là c’est écraser les 47 % qui ont voté OUI pour l’indépendance et on le voit aujourd’hui, ils ne l’acceptent pas.

    Donc, la solution politique saute aux yeux, même si elle n’est pas nouvelle car Edgard Pisani l’avait évoqué en 1985 : la programmation d’un Etat calédonien partenaire de la France dans l’exercice des compétences régaliennes. Je suis certain que 80 % des Calédoniens seraient d’accord car nous sommes déjà un partenaire, mais interne à la France, et que nous devons aller vers ce statut car les bienfaits sont nombreux. Il permet d’abord de clôturer la page de la colonisation et sortir du rapport dominant/dominé, colon/colonisé, kanak/non kanak ; de passer d’une relation imposée par la France à une relation choisie avec la France ; de cheminer ensemble vers un objectif commun plutôt que de choisir entre deux objectifs différents ; et enfin d’éteindre définitivement le cancer qui ronge notre pays : le OUI et le NON car dans un Etat, être indépendantiste ne signifie plus rien et, par ricochet, être non-indépendantiste non plus. Cela amènerait les élus à ne plus se cacher derrière ces étiquettes, mais être élu sur la capacité à résoudre les vrais problèmes de notre société que sont la jeunesse, les squats, le logement social, le développement économique, l’emploi, l’éducation, l’alcool, la santé, le nickel…

    Le président de la République a raté le coche le 23 mai, car tout aurait pu s’arrêter ce jour-là.

    Avez-vous été tenté par une candidature commune avec un autre groupe politique, comme le FLNKS par exemple, avec qui vous travaillez ?

    Non, chacun son couloir !

    Le président de la République a annoncé sa décision de suspendre le projet de loi sur le dégel. Qu’en pensez-vous ? Comment aborderez-vous cette question si elle est de nouveau présentée à l’Assemblée nationale ?

    C’est trop peu et surtout trop tard. Il a raté le coche le 23 mai, car tout aurait pu s’arrêter ce jour-là. Je tiens à rappeler que le gouvernement a agi car les responsables politiques calédoniens n’ont pas pu, ils n’ont pas su s’entendre depuis le 12 décembre 2021. Le mandat c’est 5 ans et non à durée indéterminée. Je tiens également à souligner que le gouvernement, très mal conseillé, en particulier par les parlementaires sortants, a essayé de faire le petit accord sur le corps électoral, c’est une erreur car c’est de la dynamite !

    Nous, notre ligne est claire : ajuster le corps électoral OUI, mais il doit impérativement faire l’objet d’un consensus local dans un accord global. Nous porterons cette voix car un député doit porter la voix du pays et non pas celle d’une sensibilité politique.

    La guerre civile et la dissolution ont modifié le calendrier des discussions et donc de l’accord.

    Les discussions semblent au point mort, malgré l’installation de la mission du dialogue par Emmanuel Macron et la volonté d’un accord global fin juin. Qu’en est-il ?

    La guerre civile et la dissolution ont modifié le calendrier des discussions et donc de l’accord. Vouloir être à l’heure des élections fait dérailler le train de l’histoire.

    Quels sont les thèmes que vous souhaitez aborder avec les Calédoniens durant cette campagne ?

    Les thèmes sont nombreux mais les députés qui seront élus le 7 juillet auront expressément deux sujets à traiter, à savoir le soutien financier du gouvernement car le pays était déjà en faillite avant le 13, il l’est encore plus aujourd’hui ; et la solution politique pour sortir de l’Accord de Nouméa à la hauteur de l’histoire, à la fois la nôtre et celle de la France.

    Comment réussissez-vous à faire campagne dans un pays en situation insurrectionnelle ?

    Les choses se passent très bien car j’ai fait le tour de toute la deuxième circonscription sans difficultés même si les barrages sont impressionnants. Les gens m’ont très bien accueilli, ils m’ont remercié pour le courage, malgré la situation, de venir à eux, de parler sans filtre des sujets sensibles et difficiles, mais surtout de les convaincre que la meilleure manière de s’exprimer c’est d’aller voter.

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