- Baptiste Gouret | Crée le 22.08.2024 à 18h23 | Mis à jour le 22.08.2024 à 18h23ImprimerVaimu’a Muliava, membre du gouvernement en charge de la fonction publique, lors de la présentation du projet de loi de pays visant à réformer la Caisse locale de retraites, jeudi 22 août au Congrès. Photo Baptiste GouretLes élus ont voté un deuxième train de mesures, un an après une première réforme, pour endiguer le déficit structurel de la Caisse locale de retraites, consacrée aux fonctionnaires. La mesure phare : le report de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans.
Après les mesures d’urgence, adoptées le 8 août, pour sauver dans l’immédiat la Caisse locale de retraites, place à la "course de fond". Une formule utilisée par Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement en charge de la fonction publique, venu devant les élus du Congrès ce jeudi 22 août pour défendre le deuxième acte de la réforme des retraites des fonctionnaires. Il y a un an, la même assemblée avait déjà adopté une loi de pays ayant entraîné l’augmentation des taux de cotisations salariale et patronale, la minoration des pensions et la mise en place de taux d’abattements dissuasifs pour tout départ à la retraite avant l’âge légal de 60 ans. Des mesures qui ont permis d’améliorer de façon substantielle la situation financière de la CLR : un milliard de francs de recettes supplémentaires, 200 millions de dépenses en moins et, surtout, un déficit qui devrait s’établir à 93 millions en 2024, loin des 836 millions manquants fin 2023.
"L’inévitable" report de l’âge légal
Des efforts payants, mais pas suffisants. Dans un contexte où une partie des établissements publics ne s’acquittent plus de leurs cotisations (843 millions d’impayés au 31 juillet 2024) et le vieillissement de la population ainsi que l’augmentation de l’espérance de vie entraînent un ratio cotisants-pensionnés insuffisant (1,77 cotisant pour 1 retraité), la CLR ne peut pas échapper à une nouvelle réforme. L’ambition principale de cet "acte II" : retarder les départs à la retraite pour diminuer le nombre de pensionnés, en forte hausse ces dernières années (4 700 en 2017 contre plus de 6 000 en 2024).
Ainsi, le projet de loi de pays présenté ce jeudi comprend une "mesure phare et inévitable" : le report de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans. Le texte prévoit également une augmentation de la limite d’âge de départ pour les fonctionnaires, jusqu’ici fixée à 65 ans avec la possibilité de poursuivre jusqu’à 67 ans, en la relevant à 67 ans avec la possibilité de poursuivre jusqu’à 69 ans. Ces deux mesures s’appliqueront progressivement à partir du 1er janvier 2025. Une progressivité que les élus ont voulu accélérer, compte tenu de la crise déclenchée le 13 mai. Le projet de loi a ainsi été amendé afin que cette double augmentation s’étale sur quatre ans, à raison de six mois supplémentaires chaque année, contre six ans par tranche de quatre mois par an initialement envisagés. Un âge plancher a par ailleurs été instauré pour empêcher tout départ à la retraite avant 55 ans.
"Ces mesures ne suffiront pas"
Le projet de loi de pays a été approuvé par la quasi-totalité des élus. "Ces mesures sont loin d’être populaires, mais dans le contexte actuel, avons-nous vraiment le choix ?", a interrogé Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement. "Les mesures cumulées de deux actes permettent de maintenir à flot la CLR en 2025", a salué Wali Wahetra, du groupe UNI. "La mesure d’augmentation de l’âge légal est indispensable pour sauver le système de retraites", selon François Suve, président des Loyalistes.
Tous sont néanmoins conscients que le régime de retraites est loin d’être définitivement sauvé. "Ces mesures complémentaires ne suffiront pas, à elles seules, à résoudre le déficit structurel de la caisse", a admis Veylma Falaeo, élu de l’Éveil océanien et rapporteur du projet de loi. L’amélioration de la situation financière des établissements publics, essentiels au financement de la CLR, représente désormais le principal défi des élus Calédoniens.
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