- P.C. | Crée le 17.12.2024 à 16h53 | Mis à jour le 17.12.2024 à 16h53ImprimerDevant la difficulté à recruter du personnel soignant, le Congrès a adopté une loi du pays qui permet de recruter des médecins et personnels de santé étrangers. Olivier PoissonDevant le manque croissant des personnels médicaux et la difficulté à leur trouver des remplaçants, le Congrès a adopté une loi du Pays qui permet de recruter des médecins et personnels de santé étrangers. Un peu d’oxygène pour les deux centres hospitaliers du Caillou.
Depuis les exactions, le déficit de personnel médical et paramédical ne fait que s’accentuer. " Nous avons une centaine de postes d’infirmiers à pourvoir sur plus de 500 postes, détaille le CHT. Les recrutements repartent à la hausse. Au niveau médical, nous avons plus de 200 médecins présents, sur 220 postes. Certaines spécialités sont en difficulté comme l’hépato-gastro, l’ophtalmologie, l’oncologie ou encore la pédiatrie… " Face aux défis croissants pour recruter du personnel, le congrès de la Nouvelle-Calédonie a adopté la loi du Pays (n°2023-8 du 11 août 2023) qui "supprime la condition de nationalité prévue pour certains professionnels de santé et la mise en œuvre d’un dispositif temporaire dérogatoire aux conditions de diplôme applicables sur le recrutement de médecins étrangers". Il faut savoir que les conditions de recrutement du personnel de santé en Nouvelle-Calédonie étaient plus restrictives qu’en Métropole, où les professionnels de nationalité étrangère représentent une part significative des recrutements dans les hôpitaux publics. Les professionnels de santé titulaires d’un diplôme obtenu hors de l’Union européenne peuvent donc désormais exercer sur le Caillou. Le Centre hospitalier territorial Gaston-Bourret (CHT) et le Centre hospitalier Nord (CHN) ont initié un programme de recrutement international, accueillant leurs premiers médecins et stagiaires associés venus du Burundi, du Maroc et d’autres pays francophones.
Une réponse durable aux besoins médicaux
Venus du Burundi, une radiologue, une infectiologue ainsi qu’un pneumologue ont intégré le CHT et deux médecins généralistes le CHN depuis deux mois. Ces médecins sont bien entendu tous francophones. Ce recrutement n’a pu se faire que grâce à des démarches concertées avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, l’État et les hôpitaux. En effet, une collaboration étroite a dû se mettre en place entre les établissements hospitaliers, les services de la Nouvelle-Calédonie, les services de l’État et le conseil de l’ordre des médecins pour obtenir les autorisations de travail, l’autorisation d’exercice et les visas nécessaires afin de faciliter l’intégration de ces professionnels. Pour l’instant, la loi de pays a été promulguée jusqu’en décembre 2026. "Nous l’utiliserons autant que de besoin", précise encore le CHT.
Les stagiaires associés
Un stagiaire associé est un médecin ou pharmacien titulaire d’un diplôme permettant l’exercice dans son pays d’origine ou d’obtention. Ces professionnels intègrent les équipes hospitalières pour bénéficier d’une formation pratique complémentaire, visant à acquérir de nouvelles techniques ou à perfectionner leur pratique. Durant leur stage, d’une durée de six mois renouvelable, ces médecins participent activement aux soins et aux consultations des services où ils sont affectés, sous la supervision étroite de praticiens expérimentés. En Métropole, les hôpitaux publics recrutent régulièrement des stagiaires associés, qui représentent parfois plus de 30 % de leur effectif médical. Les premiers stagiaires associés ont déjà intégré le CHT ; on compte parmi eux, deux cardiologues marocains : l’un spécialisé en coronarographie et l’autre en rythmologie. Prochainement, des médecins en provenance du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et d’Algérie rejoindront également les hôpitaux calédoniens pour exercer en pneumologie, neurochirurgie et chirurgie orthopédique. En plus des médecins, d’autres professionnels de santé sont espérés mais il faut le temps que leur cas passe en commission à la DASS pour étudier la reconnaissance de leurs diplômes.
Que dit la loi du Pays n°2023-8 du 11 août 2023 ?
Par dérogation aux articles Lp. 4111-1, Lp. 4221-1, Lp. 4421-2 de l’ancien code de la santé publique applicable en Nouvelle-Calédonie et aux articles 4 à 6 de la délibération de l’assemblée territoriale n° 425 du 20 juillet 1977 portant réglementation des professions paramédicales et jusqu’au 31 décembre 2026, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie peut autoriser un médecin, un chirurgien-dentiste, une sage-femme, un pharmacien, un infirmier ou un masseur-kinésithérapeute titulaire d’un diplôme de médecine, d’odontologie, de maïeutique, de pharmacie, d’infirmier ou de masso-kinésithérapie quel que soit le pays dans lequel ce diplôme a été obtenu, à exercer dans une structure sanitaire et médico-sociale. Cette autorisation est délivrée par arrêté du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, pour une durée déterminée, après avis conforme d’une commission d’autorisation d’exercice, constituée par profession et, le cas échéant, par spécialité.
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