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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 05.11.2024 à 17h33 | Mis à jour le 05.11.2024 à 17h33
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    Les représentants de la Fédération des fonctionnaires, emmenés par le secrétaire général Steeve Teriitehau (au centre), ont organisé une conférence de presse pour dénoncer les mesures envisagées par le plan S2R du gouvernement. Photo Baptiste Gouret
    L’organisation syndicale déplore "l’ultralibéralisme" du programme développé par l'exécutif pour réformer le système économique calédonien, un "copié-collé du plan de NC Eco" dans lequel "la réduction des inégalités a été complètement oubliée". Elle prévoit un mouvement de grève le 12 novembre.

    "Nous avons la conviction que cette démarche doit être la plus largement partagée possible", disait Thierry Santa, en août, lors de la première présentation à la presse du plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation (S2R). Trois mois plus tard, cette volonté de consensus se heurte à des premières critiques formulées à l’encontre de ce train de mesures censé transformer le système économique et social calédonien d’ici 2027.

    "À l’origine, on trouvait que ce plan avait le mérite d’exister, il a été élaboré de façon réactive, sauf qu’aujourd’hui, le constat est alarmant", exprime Steeve Teriitehau, secrétaire général de la Fédération des fonctionnaires, lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 5 octobre à la Maison des syndicats. Le caractère "très libéral" du plan concentre la majorité des reproches au sein de la Fédé, qui a participé aux travaux d’élaboration du PS2R et assisté à la conférence économique qui lui était consacrée, fin octobre.

    Les propositions de la Fédé mises de côté

    Pour l’organisation syndicale, le PS2R "est un copié-collé du plan de NC Eco", cluster du monde économique constitué des chambres consulaires et des organisations patronales, dont une partie des préconisations a été reprise par le gouvernement. "On reconnaît qu’il y a une nécessité de relancer la machine économique et soutenir les entreprises, mais ce projet ne représente que le monde économique et oublie le principal : la lutte contre les inégalités", regrette Steeve Teriitehau.

    Sondée à plusieurs reprises par l’exécutif calédonien, la Fédé avait listé ses propositions, basées sur "l’inclusion des populations les plus défavorisées", la "revalorisation des bas salaires", la lutte contre la vie chère et "l’habitat précaire", tout en menant un travail pour mutualiser les moyens de la fonction publique. La Fédération des fonctionnaires juge qu’aucune de leurs solutions n’a été retenue, à l’inverse de celles du patronat. "On s’étonne quand même qu’un gouvernement à tendance sociale porte un tel projet ultralibéral, s’étonne Steeve Teriitehau. C’est un plan qui tend à rendre les riches encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres." Le vocabulaire employé dans le PS2R surprend également au sein de la Fédé, et notamment le terme "d’assistanat non contrôlé". "Pour les entreprises on évoque des aides et pour les plus démunis on parle l’assistanat", s’agace le secrétaire général de la Fédé.

    "Acharnement sur le pouvoir d’achat"

    Illustration de cette politique économique, la réforme envisagée de la Taxe générale sur la consommation (TGC) est "complètement injuste dans le contexte", considère la Fédé, puisqu’elle va "toucher l’ensemble des consommateurs sans distinction de revenus". Cette réforme, qui prévoit d’augmenter le rendement de la TGC de 8 milliards, est une des conditions imposées par l’État pour accompagner financièrement la Nouvelle-Calédonie. "Ce n’est pas à l’État, ni même au gouvernement, de décider de ce genre de réforme, ça reste de la compétence du Congrès, il faut un minimum de débats démocratiques", s’insurge le secrétaire général de la Fédé.

    Dans cette même "convention" présentée par l’État, celui-ci exigerait une réduction de la masse salariale dans la fonction publique, et passant notamment par la baisse de deux points du point d’indice, "ce qui équivaut à une perte de salaire d’environ 3,5 % sur l’ensemble des agents publics, mais aussi sur les retraités". Cela concerne 26 000 personnes qui seraient amputées d’une partie de leur pouvoir d’achat, pourtant essentiel à la relance de l’économie, juge la Fédé. Autre requête de l’État : l’augmentation d’un point de la Contribution calédonienne de solidarité (CCS). "On a le sentiment que l’État se sert de cette crise pour s’insérer dans les compétences locales. C’est une attitude qu’on dénonce fermement."

    Face à toutes ces mesures "d’acharnement sur le pouvoir d’achat des Calédoniens", la Fédération des fonctionnaires envisage de déposer un préavis de grève pour la journée du 12 novembre. Le mouvement coïncidera avec le déplacement, en Nouvelle-Calédonie, de la présidente de l’Assemblée nationale et du président du Sénat. "Le but est également de les alerter."

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