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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 19.06.2024 à 18h00 | Mis à jour le 20.06.2024 à 08h17
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    À midi, un important dispositif de police et de gendarmerie a été déployé à l’entrée de Ouémo pour le déblaiement du barrage installé par des riverains dès le déclenchement des émeutes. Photo Baptiste Gouret
    Les forces de l’ordre sont intervenues à midi pour débarrasser l’entrée de la presqu’île du barrage qui bloquait partiellement la route depuis cinq semaines. Une décision des autorités qui ne passe pas chez les riverains, postés ici depuis le début des émeutes et bien décidés à maintenir leur surveillance.

    Une tractopelle et un camion-benne escortés par un dispositif de la police nationale et plusieurs camions de CRS. Voilà le cortège qui s’est présenté, ce mercredi en fin de matinée, à l’entrée de la presqu’île de Ouémo pour déblayer le barrage constitué dès le déclenchement des émeutes, devant des habitants sidérés. "On est écœurés", lance un "voisin vigilant", très remonté par le spectacle auquel il assiste, impuissant. "Ça y est, Macron a fait sa lettre et ils viennent tout démonter", s’emporte-t-il, en référence à la lettre adressée lundi aux Calédoniens par le président de la République dans laquelle il demande la levée "ferme et définitive" de tous les barrages.


    Des camions de transport de troupes étaient stationnés près du lieu de l’intervention. Photo Baptiste Gouret

    "Ils sont arrivés d’un coup et ont demandé de tout enlever", regrette Julie*, pas rassurée à l’idée de passer les prochaines nuits sans surveillance. "Ce barrage nous permettait de nous sentir en sécurité, ça m’inquiète qu’il soit levé", reconnaît la jeune femme. Une action des forces de l’ordre qu’elle explique par "une histoire d’égalité", deux heures après le démantèlement du barrage indépendantiste de la rue de la Gazelle, devant le siège de l’Union calédonienne, à quelques centaines de mètres. Sur le désormais ex-barrage de Ouémo, beaucoup voient en effet dans cette intervention un symbole pour satisfaire les militants indépendantistes mobilisés juste en face.

    "On ne baissera pas la garde"

    Moins d’une heure aura finalement suffi pour retirer tout ce qui composait le barrage de Ouémo. "C’est dommage de procéder de cette manière-là, ça fait cinq semaines qu’ils se mobilisent et aident les policiers et là on leur enlève tout", déplore Marc*, habitant du quartier et soutien des "voisins vigilants". "S’ils font ça ici, il faut qu’ils le fassent partout", juge Christine*, sa femme. Désormais pour les riverains, regroupés sous les abris de fortune installés sur le trottoir, il faut réfléchir à la suite. Personne n’imagine que les forces de l’ordre vont venir les remplacer dans la surveillance du quartier, contrairement à ce qu’avait assuré le haut-commissaire Louis Le Franc il y a un mois. "Les policiers sont restés jusqu’à 14 heures. On leur a demandé s’il y aura une relève, ils nous ont dit qu’ils ne savaient pas", raconte Isabelle*.


    Une trentaine de minutes auront suffi pour retirer les objets qui composaient le barrage. Photo Baptiste Gouret

    Laisser l’entrée de la presqu’île sans surveillance leur semble inenvisageable. "C’est beaucoup trop tôt", pense une riveraine.

    "On ne baissera pas la garde, on n’a pas confiance", reprend Isabelle, très touchée par le démantèlement du barrage. D’autant que des bruits courent sur des désirs "de vengeance" du côté des militants indépendantistes, relayés par des réseaux sociaux jamais en manque de rumeurs. "Et puis ça tombe pile au moment des interpellations des représentants de la CCAT", s’inquiète Christine, qui n’exclut pas de possibles représailles à travers la ville. "On est simplement là pour défendre nos maisons, on garde notre quartier et on continuera de le faire toutes les nuits."

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