L’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) a publié un arrêté, le 17 octobre, actant la suspension temporaire de Mathias Chauchat pour une durée de quatre mois. Le professeur de droit public est ainsi privé "de l’exercice de l’ensemble de ses fonctions et responsabilités avec maintien de son traitement" jusqu’en février.

Cette sanction fait suite aux propos polémiques tenus par le professeur agrégé de droit public le 27 septembre, d’abord en conseil d’administration puis sur les réseaux sociaux. Il avait en effet justifié la tentative d’incendie dont a été victime l’UNC, dans la nuit du 25 au 26 septembre, par le démantèlement du point de mobilisation indépendantiste qui était jusqu’ici tenu devant le Sénat coutumier. Une explication qu’il avait par la suite relayée sur les réseaux sociaux, allant jusqu’à citer, sur X, son collègue Louis Lagarde, archéologue et chercheur à l’Université, estimant que la proximité entre son bureau et l’un des départs de feu serait la preuve que la tentative visait non pas l’université, mais la ville de Nouméa, ce dernier étant le fils de la maire, Sonia Lagarde.

"J'ai pris la décision de suspendre à titre conservatoire M. Chauchat le temps que les investigations que j'ai sollicitées auprès de l'État soient menées concernant les faits et déclarations qui lui sont reprochés, précise dans un communiqué Catherine Ris. Cette suspension à titre conservatoire ne constitue pas une sanction prononcée au terme d'une procédure disciplinaire."

Les Loyalistes-Rassemblement déplorent "l’indulgence" de l’UNC

Ces propos avaient été jugés "provocateurs et agressifs" par la présidente de l’UNC, Catherine Ris, qui avait pris la décision d’engager une procédure afin de qualifier les faits et définir une réponse appropriée. Cette dernière reprochait également à Mathias Chauchat de faire œuvre, dans ses cours, de "propagande politique", celui-ci étant connu pour ses prises de position en faveur de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie.

La suspension de quatre mois a été qualifiée de "grande clémence" par les groupes Loyalistes et Rassemblement, qui ont publié un communiqué jeudi 17 octobre, déplorant qu’une "sanction plus exemplaire" n’ait pas été prise. "La grande indulgence de l’Université de la Nouvelle-Calédonie envers un soutien politique de la première heure des indépendantistes radicaux nous interroge quant à la capacité de cette institution à préserver un environnement neutre et impartial pour la formation de la jeunesse calédonienne, fustige les deux groupes politiques du Congrès. Mathias Chauchat part donc en vacances plus tôt cette année, avec la perspective heureuse de reprendre son influence politique au service des indépendantistes radicaux à la rentrée prochaine dans les amphithéâtres de l’Université de la Nouvelle-Calédonie."

Contacté, Mathias Chauchat n’avait pas encore répondu à nos sollicitations au moment de publier cet article.