La neuvième édition du Festival de l’image sous-marine fera tomber les records dès la cérémonie d’ouverture, ce soir à 20 heures. Chez les concurrents, l’engouement est plus fort que jamais. La marque établie en 2017 (44 participants) s’apprête à être balayée : 67 vidéastes et photographes seront en lice jusqu’à samedi soir. Ils présenteront un total de 149 œuvres, du jamais vu.

Pour que le succès soit total, les organisateurs espèrent désormais battre un dernier record, celui du nombre de visiteurs. « Pour la vie du festival, pour conserver le soutien de ceux qui nous financent, il est essentiel que le festival attire du monde, c’est certain », admet Sylvain Charrière, président de l’association Sub’Limage. L’an dernier, les séances de cinéma ont attiré 900 personnes. Hier, plus de la moitié des 1 200 tickets disponibles avaient déjà trouvé preneur, l’affaire est bien engagée. Pour finir le travail, le président a toute confiance en la qualité de son événement.

Les prix ramenés d’Europe, une caution en béton

« On n’a vraiment pas à rougir du niveau de notre festival, même vis-à-vis des concours européens, jure Sylvain Charrière. Les plus grands photographes ne viendront sûrement jamais à Nouméa, ils n’ont plus besoin de ce genre de tremplin. Pas besoin d’eux, le niveau a « beaucoup progressé » depuis 2010, il est déjà « très bon ». Jack Berthomier, quintuple tenant du titre dans la catégorie « thématique » (série de cinq photos), Plongeur d’Or à Marseille en 2015, est aussi attendu que d’habitude.

« C’est l’un des rares photographes qui abordent le festival comme un pro. Il se renseigne sur le jury, et son traitement de l’image est toujours abouti. Quand il présente une photo, on sait qu’elle est impeccable. » L’arbre-Berthomier cache parfois la forêt de très « bons photographes calédoniens ». Yves Gillet a lui aussi gagné à Marseille, en 2012, et a décroché des places d’honneur à Strasbourg. Et Bastien Preuss a été primé à Hyères il y a deux mois, pour ne citer que ces trois-là.

Si les vidéastes locaux n’ont pas obtenu la même reconnaissance dans des événements internationaux, Sylvain Charrière promet quelques très belles surprises. Il sait aussi qu’il peut compter sur une belle cargaison de longs-métrages sélectionnés au festival de Strasbourg, le nouveau partenaire, Marseille ayant mis la clé sous la porte. Ces films resteront hors-concours : on touche aux limites du festival de Nouméa.

« Pour juger les réalisateurs, il faut avoir une certaine notoriété, une légitimité, explique Sylvain Charrière. Pour l’instant, on se permet uniquement de juger les courts-métrages de huit minutes au plus ». Inviter des « grands » comme le photographe Pascal Kobeh, président du jury en 2017, ou le réalisateur Gil Kébaïli, son successeur, n’est-ce pas une caution suffisante ? « On ne peut pas se reposer sur une seule personne, c’est l’affaire d’une équipe ».

La légitimité, pas illimitée

Le président a d’autres idées pour « continuer à progresser ». « J’aimerais beaucoup exposer d’autres œuvres d’art en lien avec la mer » Les peintures de Caroline Degroiselle, les sculptures d’Adjé et tant d’autres. Et pour élargir encore le spectre du festival, il imagine des ateliers pour les enfants. « Du dessin, du maquillage, des animations pour enseigner l’amour de la nature. Un peu comme à Hyères, un vrai salon de la mer, un moment de partage. » Le festival varois peut compter sur 80 bénévoles très actifs. Chez Sub’Limage, on est 36 et on accueille toutes les bonnes volontés.

3 millions de francs
C’est le budget du Festival. La Nouvelle-Calédonie et la mairie de Nouméa font partie des principaux contributeurs.