- Anthony Tejero | Crée le 12.12.2024 à 13h00 | Mis à jour le 12.12.2024 à 13h00ImprimerCes jeunes, qui s’apprêtent à rejoindre l’armée, ont été très agréablement surpris par l’accueil des agents thaïlandais à leur arrivée à l’aéroport de Bangkok. Photo Anthony TejeroPrès de 280 passagers ont embarqué à bord du vol inaugural Nouméa-Paris via Bangkok entièrement assuré par Aircalin. Une première qui permet de relier le Caillou et l’Hexagone en un temps record. Qu’en ont pensé les Calédoniens ?
"Dans un avion, plus c’est court, mieux c’est ! Surtout lorsqu’il s’agit de voyages extrêmement fatigants comme celui-ci. " Carte d’embarquement en main, Leslie, 44 ans, s’apprête à monter dans le premier vol commercial entièrement opéré par Aircalin entre Nouméa et Paris. Une nouvelle ligne, via Bangkok, permettant de raccourcir la durée dans les airs, qui passe sous la barre symbolique des 24 heures (23 heures 40 au départ de La Tontouta et 22 heures depuis Charles-de-Gaulle). Un argument de poids, qui n’est pas le seul à avoir motivé cette passagère à partir célébrer les fêtes de fin d’année dans sa famille. "Lorsque j’avais vu les prix à cette période, j’avais renoncé car c’est beaucoup trop élevé pour moi. Si j’ai changé d’avis, c’est uniquement parce qu’il y avait des tarifs beaucoup plus abordables, sans doute promotionnels, en passant par la Thaïlande. "
" Ça donne envie de s’arrêter quelques jours en Thaïlande "
Une longue nuit plus tard, arrivée à l’aéroport international Suvarnabhumi, à Bangkok. Malgré la fatigue, ce groupe de douze jeunes, en route pour intégrer l’armée dans l’Hexagone, déborde d’énergie et d’enthousiasme. Ils ne tarissent pas d’éloges sur l’accueil que les agents thaïlandais leur ont réservé. "Dès qu’on arrive, les gens sont très souriants et polis. On était un peu perdus et ils nous ont accompagnés en personne jusqu’à la porte d’embarquement, racontent, étonnés, Eve, de Maré, et Kenzo, de Dumbéa. Cela donne vraiment envie de s’arrêter quelques jours la prochaine fois qu’on rentrera chez nous pour découvrir ce pays. Les paysages qu’on a vus depuis le hublot sont très beaux. Cette ligne, c’est vraiment une nouvelle opportunité de tourisme pour les Calédoniens. "
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Pour autant, les avis semblent plus tranchés, entre les nostalgiques de Tokyo (dont la liaison a été fermée en septembre dernier) et les passagers curieux de découvrir la Thaïlande. "Mon frère adore le Japon et il est très déçu de ce choix, mais pour ma part, je trouve que c’est bien de changer. Cela donne l’occasion de découvrir une ville sans doute moins aseptisée et plus exotique", estime Céline, une Nouméenne désormais installée en France.
Ceci dit, avec son compagnon Étienne, les critères de voyage ont nettement évolué depuis la naissance de leur fille de 4 mois. " On essaie de faire au plus court et au plus efficace. L’escale de 2 heures seulement, et le temps de vol encore réduit, c’est un vrai argument quand on a des enfants en bas âge. Par ailleurs, on risque moins de perdre nos bagages ou d’avoir des problèmes de retard entre les correspondances puisque c’est le même avion. Car sur ce genre de très long courrier, cela peut vite devenir une vraie galère qui fait perdre un jour de voyage. "
Céline et Étienne ont présenté leur fille de 4 mois à la famille de Nouméa. Photo Anthony TejeroDe leur côté, Corinne et Yvan, couple de quinquagénaires qui se rend en France tous les deux ans, avaient oublié la longueur d’un tel itinéraire. "Désormais, on préfère prendre trois vols vers Paris en s’arrêtant plusieurs jours à chaque escale, à Singapour et à Dubaï par exemple, car c’est moins fatigant. Là, ça commence à tirer ! Mais si on prend du recul, c’est quand même formidable de pouvoir être en France en moins de 24 heures. Dans les années 1980, avec la compagnie UTA, c’était au moins 36 heures avec escale à Sydney, Jakarta, Singapour, puis Bahreïn", se remémorent, sourire en coin, ces Calédoniens pour qui cette ligne doit en revanche s’améliorer si elle veut s’inscrire dans la durée. Le point positif, c’est que le personnel d’Aircalin est vraiment au top et toujours bienveillant, c’est constant. Ce n’est pas forcément le cas dans d’autres compagnies. Le point négatif, c’est que ces appareils (les A330 neo) sont un peu petits et manquent de confort pour les sièges en classe économique sur des distances aussi longues. L’idée de relier Paris par Bangkok est vraiment bonne, mais à condition d’adapter la flotte."
Des annonces en ce sens seront-elles faites par le directeur général d’Aircalin ? Ce jeudi 12 décembre, Georges Selefen tient une conférence de presse à Paris avec Airbus (à laquelle les Nouvelles assisteront). Peut-être l’occasion d’annoncer l’acquisition d’un ou plusieurs A350 d’ici 2026, comme il l’avait déjà laissé entendre en septembre dernier.
" Cette nouvelle ligne nous donne plein d’espoir "
Jennifer Hervé faisait partie du personnel navigant du tronçon Nouméa-Bangkok.Avec l’ouverture de cette ligne, le rythme de travail du personnel navigant d’Aircalin s’en trouve également grandement changé. Chaque agent effectue ainsi une mission de 10 à 12 jours (avec un stop de trois à quatre jours à Bangkok, à Paris, puis encore à Bangkok, du moins tant qu’il n’y a que deux rotations par semaine).
Pas de quoi effrayer Jennifer Hervé, " très heureuse " de relever ce nouveau défi, malgré les crises en série (Covid puis exactions) qui frappent la compagnie. " Je suis Calédonienne, mais comme beaucoup, j’ai des amis et de la famille en France. Je suis donc fière qu’on permette d’assurer une certaine continuité territoriale, explique cette hôtesse, employée chez Aircalin depuis sept ans. Cette nouvelle ligne nous donne plein d’espoir dans le contexte que nous connaissons. En tant que salariée, c’est rassurant de voir qu’il y a un plan, une vraie stratégie proposée pour surmonter cette crise. Et on doit tout faire pour que ça se passe bien et que ça marche. Les personnels navigants, nous sommes le premier contact avec les gens, l’expérience se fait à ce moment-là. Et c’est pourquoi on nous pousse à nous dépasser. "
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