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    Pacifique
  • AFP / Amélie Bottollier-Depois | Crée le 26.09.2024 à 11h00 | Mis à jour le 26.09.2024 à 11h00
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    Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, aux côtés de la Première ministre samoane, Naomi Fiame Mata’afa, le 22 août aux Samoa. Photo gouvernement des Samoa
    Les petits États insulaires ont lancé mercredi 25 septembre un appel solennel pour leur survie alors que la montée des océans va déchaîner une "marée de malheurs" sur les zones côtières, menaçant de redessiner la carte du monde.

    "Notre monde est dans des eaux dangereuses", a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres lors d’un sommet au siège des Nations unies à New York sur les "menaces existentielles" de la montée des océans.

    Selon les scientifiques, depuis le début du XXe siècle, le niveau des océans s’est élevé plus rapidement que lors d’aucun autre siècle depuis au moins 3 000 ans, et le rythme s’accélère en raison de la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique.

    Ainsi, entre 1901 et 2018, le niveau de la mer a augmenté d’environ 20 cm -dont environ 8 cm sur la période 1993-2018. Et l’élévation a atteint 0,48 cm par an ces dix dernières années.

    Or, "près de 900 millions de personnes habitent dans les zones côtières de basse altitude", a rappelé Antonio Guterres.

    Pas de responsabilité

    "Pour elles, la montée des eaux est synonyme d’une marée de malheurs : des ondes de tempête plus intenses, une érosion des côtes et des inondations côtières, des communautés submergées, de l’eau douce contaminée, des récoltes ruinées, des infrastructures endommagées, une biodiversité détruite et des économies décimées – avec des secteurs tels que la pêche, l’agriculture et le tourisme qui subissent de plein fouet les effets de la tempête".

    Alors "j’appelle solennellement cette auguste assemblée" à entendre "les voix" des centaines de millions d'humains menacés par la montée des eaux, à entendre "la détresse de nations entières" trop souvent ignorées, a lancé le Premier ministre de Tuvalu Feleti Teo, rappelant que ces petits États ne sont "pas responsables" du réchauffement climatique.


    Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le 22 août aux Samoa, alertait déjà sur l’avenir très incertain des petits États insulaires. Photo Gouvernement des Saoma

    "Aujourd’hui constitue une opportunité historique pour virer de bord", a-t-il plaidé.

    Garantir une existence légale

    Au delà de la réduction des émissions et de l’aide financière pour l’adaptation aux impacts de la montée des eaux, ces États vulnérables réclament que leur statut soit garanti.

    Selon une étude citée par les experts du climat de l’ONU (Giec), cinq États (Maldives, Tuvalu, îles Marshall, Nauru et Kiribati) risquent de devenir inhabitables d’ici 2100.

    Et d’autres pourraient suivre. En effet, "dans le pire des scénarios, les humains d’aujourd’hui pourraient être témoins d’une augmentation du niveau de la mer de plusieurs mètres", a rappelé Antonio Guterres.

    Les 39 membres de l’Alliance des petits États insulaires (Aosis) ont ainsi réclamé mercredi que la communauté internationale garantisse leur existence légale.

    Dans une déclaration commune, ils soulignent que "le statut d’État ne peut être remis en cause sous aucune circonstance liée à la hausse du niveau de la mer", et que leur "souveraineté" et leur qualité d’États membres de l’ONU devront être maintenues.

    "Il faut plus qu’une marée haute pour effacer juridiquement des pays entiers […] La souveraineté est définie par la volonté des peuples, pas par les caprices du réchauffement", a insisté John Briceno, Premier ministre du Belize.

    Rester intact

    "Nous devons rester fermes : nos États, nos zones maritimes, et nos droits resteront intacts en vertu du droit international", a renchéri Fiame Naomi Mata’afa, Première ministre des Samoas.

    Nombre de ces États, constitués de chapelets d’îles éparpillées sur de grandes distances réclament notamment un gel de leurs zones économiques exclusives (ZEE) avant que les rivages reculent et que des îlots disparaissent, pour notamment préserver leur accès à des ressources capitales.

    "Nous ne pouvons pas laisser en perdition les espoirs et les aspirations de milliards de personnes", a plaidé Antonio Guterres.

    Dans ce contexte, il a répété son appel inlassable aux principaux émetteurs, en particulier les pays du G20, à prendre des mesures ambitieuses, à sortir des énergies fossiles et à largement augmenter l’aide aux pays vulnérables pour qu’ils se préparent à cette marée annoncée.

    Note

    Lire aussi les articles sur la visite d’Antonio Guteres dans les petits États insulaires en août.

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