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    Pacifique
  • AFP | Crée le 13.06.2024 à 15h45 | Mis à jour le 13.06.2024 à 15h46
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    Le Premier ministre kiwi Christopher Luxon (à gauche) et la gouverneure générale de la Nouvelle-Zélande, Dame Cindy Kiro (à droite), reçoivent le Premier ministre chinois Li Qiang (au centre) lors d’une cérémonie de bienvenue à la Maison du gouvernement à Photo Mark Mitchell / AFP
    Le Premier ministre chinois Li Qiang a dit jeudi souhaiter renouveler "l’amitié traditionnelle" avec la Nouvelle-Zélande, au début d’une tournée qui le mènera aussi en Australie, allié des États-Unis face à la Chine, accusée de vouloir étendre son influence dans la région.

    C’est une tournée de six jours que vient de débuter jeudi le Premier ministre chinois en Océanie. Ce voyage, durant lequel Li Qiang doit rencontrer ses homologues néo-zélandais Christopher Luxon et australien Anthony Albanese, constitue la première visite d’un responsable chinois de ce rang depuis 2017. Il quittera samedi matin le poumon économique du pays, Auckland, pour rejoindre la ville australienne d’Adélaïde (sud).

    A son arrivée à Wellington, un petit rassemblement de soutien a salué le convoi de M. Li qui quittait l’aéroport, agitant des drapeaux chinois. Pendant les six jours de son déplacement en Océanie, Li Qiang doit se rendre dans cinq villes et s’entretenir avec des dirigeants d’entreprises.

    Peu après son atterrissage, M. Li a rappelé, dans un communiqué, les "résultats fructueux" des échanges commerciaux entre la Chine et la Nouvelle-Zélande. Il a ajouté souhaiter renouveler "l’amitié traditionnelle" avec la Nouvelle-Zélande, en évoquant les possibilités de renforcer le commerce, le tourisme et l’investissement.

    La Chine est le premier partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande, les consommateurs chinois se montrant friands de viande, de vin et de lait néo-zélandais.

    Mais si Wellington a longtemps été l’un des partenaires les plus proches de Pékin parmi les démocraties occidentales, les relations se sont tendues ces dernières années entre les deux Etats à mesure que la Chine a cherché à étendre sa puissance militaire et diplomatique dans le Pacifique.

    "Ne mettez pas tout en péril"

    Le nouveau gouvernement néo-zélandais a resserré ses relations avec l’Australie et les États-Unis. Il envisage également de participer à l’alliance militaire Aukus, conclue entre Washington, Canberra et Londres, ce qui est vu d’un mauvais œil par la Chine.

    Selon l’analyste en géopolitique Geoffrey Miller de l’Université Victoria de Wellington, la tournée de M. Li porte un message clair, résumé par la formule : "Ne mettez pas tout en péril".

    Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters avait critiqué en mai la volonté de la Chine de renforcer sa présence sécuritaire dans les îles du Pacifique, mettant en garde contre les actions susceptibles de "déstabiliser" ou d’affaiblir la sécurité régionale.

    D’après M. Miller, le Premier ministre chinois pourrait faire miroiter des "carottes" d’ordre commercial pour tenter d’assouplir la position néo-zélandaise, et montrer à Wellington "ce qu’il pourrait perdre" en cas de participation à l’alliance Aukus.

    "La Chine sait qu’aucune décision définitive n’a été prise. Elle a donc la possibilité de faire comprendre à la Nouvelle-Zélande le poids de cette décision", analyse M. Miller.

    Aukus

    "La Nouvelle-Zélande et la Chine sont engagées sur les sujets où nous avons des intérêts communs, et nous nous parlons franchement et de manière constructive des sujets sur lesquels nous avons des divergences", a déclaré le Premier ministre néo-zélandais Christopher Luxon lundi.

    La visite de M. Li intervient après celles de plusieurs responsables chinois de haut rang ces derniers mois, dont celle du ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi début 2024.

    Elle suit également la levée par Pékin de la plupart des barrières commerciales aux exportations australiennes, notamment le charbon, le bois, l’orge et le vin.

    La Chine et l’Australie étaient ces dernières années à couteaux tirés, en particulier depuis une demande australienne d’enquête en 2020 sur l’origine de la pandémie de Covid-19, que Pékin estimait politique, et la décision de Canberra d’exclure l’équipementier Huawei de son réseau 5G.

    La Chine avait alors relevé ses taxes sur nombre de produits australiens, en particulier le vin, le bœuf et l’orge.

    La plupart de ces surtaxes ont été levées à la faveur d’un réchauffement des relations entre Pékin et Canberra depuis l’arrivée des travaillistes au pouvoir.

    En matière de défense, cependant, la tension persiste, l’Australie privilégiant une alliance étroite avec les États-Unis dans le Pacifique.

    Canberra et Washington oeuvrent à renforcer leurs liens avec les nations insulaires, après la signature d’un accord de sécurité secret entre Pékin et les îles Salomon en 2022.

    Peu peuplées, les îles du Pacifique sont riches en ressources naturelles et ont une position stratégique qui pourrait s’avérer cruciale en cas de conflit militaire à Taïwan.

    La Chine a vivement critiqué le pacte de sécurité Aukus. Il comprend notamment la livraison à Canberra de sous-marins à propulsion nucléaire. Pékin y voit une menace pour sa sécurité, et une violation des règles de non-prolifération nucléaire.

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