- AFP | Crée le 27.05.2024 à 13h37 | Mis à jour le 27.05.2024 à 16h27ImprimerLe terrible glissement de terrain qui s’est produit dans la nuit de jeudi à vendredi à Maip Mulitaka, dans la province d’Enga, a enseveli "plus de 150 maisons". Photo AFPUn responsable de l’ONU en Papouasie-Nouvelle-Guinée a estimé dimanche à plus de 670 morts le bilan du glissement de terrain qui a enseveli un village, dans la nuit de jeudi à vendredi, où les secours sont toujours à pied d’œuvre pour retrouver d’éventuels survivants.
[16h15] Plus de 2 000 personnes ont été ensevelies dans un vaste glissement de terrain survenu dans un village éloigné de Papouasie-Nouvelle-Guinée, ont indiqué les autorités du pays à l'ONU, selon une lettre vue par l'AFP. "Le glissement de terrain a enterré vivantes plus de 2.000 personnes et a causé d'importantes destructions", a déclaré le centre national des catastrophes du pays au bureau de l'ONU dans la capitale Port Moresby.
[13h30] Le bilan du glissement de terrain qui a englouti dans la nuit de jeudi à vendredi un village de Papouasie Nouvelle-Guinée est dramatique. "On estime que plus de 150 maisons ont été ensevelies et que plus de 670 personnes sont mortes", a déclaré dimanche Serhan Aktoprak, fonctionnaire pour les migrations à l’ONU basé à Port Moresby, la capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Le glissement de terrain est survenu vers 3 heures du matin (4 heures en Calédonie) dans la nuit de jeudi à vendredi dans la province d’Enga, au centre du pays, prenant de cours les habitants d’un village qui ont été ensevelis sous des amas de boue et de gravats pendant leur sommeil.
"La situation est terrible, la terre continue de glisser. L’eau coule et cela crée un risque énorme pour toutes les personnes présentes", a indiqué dimanche M. Aktoprak, précisant que plus d’un millier de personnes avaient dû fuir la zone sinistrée.
Près de 4 000 habitants
Alors qu’il faudra probablement des jours voire des semaines pour arrêter un bilan définitif, cinq corps et la jambe d’un sixième avaient été retrouvés samedi soir.
"Les gens utilisent des bâtons, des bêches et de grandes fourches agricoles pour dégager les corps ensevelis sous la terre", a détaillé M. Aktoprak.
"Les destructions sont immenses", a indiqué dimanche Nickson Pakea, président de la chambre de commerce et d'industrie de Porgera, une ville proche. "Ils ont besoin de machines et d’autres équipements pour déterrer les corps. Nous avons un gros problème".
Dans un premier temps, les organisations humanitaires et les autorités locales ont dit craindre qu’entre 100 et 300 personnes aient péri dans la catastrophe.
Mais ce bilan a été revu à la hausse par l’ONU lorsque les secouristes se sont aperçus que le village frappé par le glissement de terrain comptait plus d’habitants qu’estimé, a expliqué M. Aktoprak.
Celui-ci compte près de 4 000 habitants, et du fait de sa localisation, se trouvait être un point de ralliement pour nombre de chercheurs d’or de la région.
Violences tribales
Dimanche, l’accès aux alentours de la zone sinistrée a été entravé par des violences tribales qui ont éclaté le long de la seule voie d’accès, retardant le travail des secours, selon M. Aktoprak.
Ces rivalités ne sont toutefois pas "liées au glissement de terrain", a-t-il précisé. En réponse, l’armée de Papouasie-Nouvelle-Guinée a mobilisé "une escorte de sécurité" pour assurer le passage des convois d’aide.
A certains endroits, le glissement de terrain – mélange de roches et de terre qui se sont détachées du mont Mungalo – atteint une épaisseur de huit mètres.
Selon les organisations humanitaires, la catastrophe a anéanti le bétail, les jardins vivriers et les sources d’eau potable du village.
Un des climats les plus humides du monde
Pour les habitants de la région, ce glissement a dû être déclenché par les fortes pluies qui se sont abattues sur la région ces dernières semaines. Selon la Banque mondiale, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a l’un des climats les plus humides du monde, et de violentes précipitations frappent régulièrement ses régions humides, dans les hauts plateaux du pays.
D’après les scientifiques, la variation des régimes pluviométriques en raison du changement climatique augmente le risque de glissements de terrain dans le pays.
En mars, au moins 23 personnes avaient perdu la vie quand un glissement de terrain était survenu dans une province voisine.
Le président français Emmanuel Macron a indiqué sur X que son pays est "prêt à contribuer aux efforts d’aide et de reconstruction".
Dans un communiqué, le président américain Joe Biden et sa femme Jill ont dit avoir "le cœur brisé par la perte de vies et les destructions".
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