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    Pacifique
  • AFP | Crée le 06.09.2024 à 14h13 | Mis à jour le 06.09.2024 à 14h13
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    Le pape François effectue un voyage dans le Pacifique. Il est aujourd’hui en Papouasie Nouvelle-Guinée pour quatre jours. Photo Filippo Monteforte / AFP
    Par air, par mer ou à pied, les pèlerins affluent vers la capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour voir le pape François, qui démarre ce vendredi 6 septembre une visite historique de quatre jours dans le pays, après un déplacement en Indonésie marqué par une grande ferveur.

    À Port Moresby, des rues auparavant poussiéreuses ont été balayées, les marchands ambulants ont été chassés et les drapeaux jaune et blanc du Saint-Siège sont suspendus aux lampadaires, où ils flottent sous la brise chaude de la mer de Corail.

    Le pape débarque dans l’un des États les plus pauvres et les plus instables du Pacifique, où il s’adressera à des évêques, rencontrera des enfants des rues et célébrera une messe pour des dizaines de milliers de fidèles.

    Des pèlerins ont marché plus de 200 km

    Parmi les milliers de personnes déjà rassemblées à Port Moresby, un groupe de 43 pèlerins a marché plus de 200 km depuis Morobe, sur la côte nord, traversant la jungle et la redoutable cordillère centrale, selon la Conférence des évêques catholiques de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

    Pour d’autres, le voyage a été moins ardu mais tout aussi transcendant. Comme pour Sophie Balbal, venue de l’île de Nouvelle-Bretagne, dans le nord-est du pays, pour représenter un groupe de mères de famille. "Je ne fais pas partie des leaders, mais j’ai été choisie pour venir ici", raconte-t-elle à l’AFP, surexcitée. "C’est la première fois de ma vie que je prends l’avion et que je viens à Port Moresby. Quel que soit son message, je ferai de mon mieux pour le transmettre à mes collègues mères, à toutes les mamans de notre paroisse", ajoute-t-elle.

    Première visite depuis Jean-Paul II

    François est le premier pape à visiter le pays depuis Jean-Paul II, qui y avait attiré des foules gigantesques en 1995. Environ 98 % des Papouasiens sont chrétiens, dont 25 % catholiques. Mais ces chiffres sont loin de refléter la richesse des croyances et des coutumes de ce pays aux plus de 850 groupes ethno-linguistiques.

    De nombreux Papouasiens vénèrent profondément un dieu chrétien, qui côtoie dans leur esprit une vaste panoplie de croyances animistes et syncrétiques et de coutumes autochtones bien ancrées. Le Premier ministre James Marape, fils d’un prédicateur adventiste du septième jour et qui répond rarement au téléphone le samedi, jour du shabbat, est l’illustration vivante de cette mixité.

    M. Marape est également un des chefs du peuple Huli, l’une des plus grandes tribus des Hautes Terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Tout en arborant fièrement les pagnes de cérémonie de son peuple et sa perruque bicorne distinctive, fabriquée à partir de ses propres cheveux et ornée de plumes d’oiseaux exotiques, il affirme que le christianisme est ce qui définit son pays.

    Vers un état chrétien ?

    La Constitution de Papouasie-Nouvelle-Guinée reflète ces deux facettes, en promettant de sauvegarder les "nobles traditions et les principes chrétiens qui sont les nôtres aujourd’hui".

    La visite du pape pourrait relancer le débat sur la révision de cette Constitution pour faire de la Papouasie-Nouvelle-Guinée un État officiellement chrétien. Un projet qui se heurte à des obstacles politiques et juridiques, puisqu’il faudrait désigner une église d’État, fait remarquer le chercheur Eugene Ezebilo.

    Choisir une Église parmi la pléthore de confessions existantes pourrait "déclencher des tensions et l’anarchie parmi les groupes chrétiens", avait-il averti dans un document publié en 2020 pour l’Institut national de recherche de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

    La visite du pape pourrait également accélérer la première canonisation d’un Papouasien, Peter Torot, un missionnaire tué par l’armée d’occupation japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Pour de nombreux habitants, les Églises, toutes confessions confondues, pallient les carences du faible État central en apportant soins de santé, éducation et aide sociale. Pour d’autres, la religion est aussi une source de réconfort dans ce pays ravagé par la violence tribale, les catastrophes naturelles, le crime et la pauvreté.

    La venue de François "renforcera ma foi", affirme Paul Hollen, apprenti professeur de religion à l’Université Divine World. "Je me sens très, très privilégié d’être ici".

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