«Les enfants auront tous à manger. » C’est ce que répétaient, hier matin, les mairies et les écoles du Grand Nouméa, nombreuses à avoir été contactées par des parents inquiets. C’est que devant la Restauration française, qui livre toutes les écoles primaires et maternelles de la zone, les banderoles et les bâches ont fleuri tôt dans la matinée. Plusieurs dizaines de salariés de Newrest, groupe de restauration qui a racheté l’entreprise en novembre et qui alimente aussi le Médipôle, l’Université ou la base vie de Goro, se sont mis en grève. Un mouvement, contre « la violence de la nouvelle direction » (ci-contre) qui a bien sûr perturbé l’activité, avec des conséquences directes dans les assiettes des enfants ou des étudiants.

Pâté, céleri… Du « tout en boîte »

À l’UNC, la cafétéria avait annoncé la couleur dès son ouverture : les repas chauds ont été remplacés par des sandwichs et des bouteilles d’eau. Dans le primaire, en revanche, l’information a eu du mal à circuler entre le prestataire et les écoles. « Les repas du midi ne sont pas arrivés à l’heure, rapporte la mère d’un garçon en grande section au Faubourg-Blanchot. Du coup, l’école, n’ayant pas de nouvelles, a anticipé et a distribué des « kits de secours » composés de pâté, céleri et compote - tout en boîte - ». Les repas sont arrivés à 13 heures et ont été renvoyés. Menus intervertis à la dernière minute à Dumbéa, plats chauds remplacés par des sandwichs au Mont-Dore, desserts jamais livrés… À Nouméa, « heureusement que les écoles stockent des « kits » par précaution », note un parent d’élève. Sinon ils n’auraient pas mangé. » « Les enfants ont mangé un maigre repas dans des conditions d’urgence et d’inconfort, écrit, à l’intention des parents, le directeur du groupe scolaire Koch-Capucines, à qui la Restauration française avait pourtant assuré toute la matinée que les plats arriveraient à temps. Cette situation n’est pas tolérable pour nos élèves. »

Silence à Newrest

Dans la soirée, c’est la mairie de Nouméa qui s’est émue d’avoir eu à actionner un « plan de secours » dès le lendemain de la rentrée. La Ville « déplore cette situation inadmissible, qui pénalise les enfants et inquiète les parents » et « exige que la société Newrest assume ses responsabilités » pour un retour à la normale d’ici jeudi. Du côté des grévistes de Newrest, on précise que le travail devrait reprendre dès ce matin, du moins « en attendant une rencontre avec la direction ». Direction qui n’a pas pu être contactée hier. L’incertitude plane donc toujours sur le service dans les jours à venir.