- Anne-Claire Pophillat | Crée le 28.03.2025 à 10h44 | Mis à jour le 28.03.2025 à 10h44ImprimerLa province Sud a adopté, lors de son assemblée jeudi 27 mars, des mesures de soutien à l’emploi, ciblées sur les patentés et les jeunes. Photo A.-C.P.Réunis en assemblée jeudi 27 mars, les élus de la province Sud ont procédé à l’ajustement du budget 2025, en y intégrant la reprise anticipée du résultat 2024, qui s’élève à plus de 7 milliards de francs. L’exécutif provincial prévoit d’investir plus de deux milliards dans des aides à l’emploi, notamment aux patentés, aux jeunes et en soutien au recrutement d’infirmiers, ainsi qu’aux communes.
C’est plutôt une bonne surprise pour la province Sud. Lors de l’assemblée, jeudi 27 mars, Sonia Backès a présenté la première décision budgétaire modificative de l’année, qui prévoit l’inscription au budget 2025 de la reprise anticipée du résultat 2024, qui s’élève à 7,7 milliards de francs. Ce n’est pas vraiment de l’argent en plus, indique le secrétaire général, Nicolas Pannier. Il s’agit "de prendre toute l’épargne et de la mettre sur le compte courant". Mais, cela offre à la collectivité "une marge de manœuvre supplémentaire", pointe Philippe Michel, élu Calédonie ensemble.
L’exécutif a décidé d’en utiliser une partie pour procéder à des investissements, avec pour objectif "d’accompagner les acteurs économiques dans la relance". Sur une enveloppe de 4,5 milliards de francs de dépenses nouvelles, 2,8 milliards constituent des provisions en raison des inconnues qui planent encore sur le budget de la Nouvelle-Calédonie, et 1,7 milliard sont dédiés à l’économie, l’emploi et la formation. Le contenu de ces mesures, qui sera examiné lors de la prochaine assemblée le 24 avril, est destiné à soutenir les patentés, le dispositif "Job jeunes", et à aider au recrutement d’infirmiers. 500 millions sont également destinés au financement des projets des communes.
Soutenir "les grands oubliés de la crise"
Un choix assumé par l’exécutif provincial. Sonia Backès estime qu’il faut se pencher sur la situation des "grands oubliés de la crise", "les patentés, qui n’ont pas de chômage partiel et n’ont plus de travail", et "les jeunes de moins de 30 ans, qui se retrouvent avec une double peine parce que sans expérience et avec 11 600 personnes de plus sur le marché du travail". Or, la présidente de la Maison bleue "considère que l’emploi, qui apporte la richesse, est la première des dignités". "Y avoir accès est la demande principale des Calédoniens, insiste Gil Brial, deuxième vice-président de la province. L’effort doit donc être réparti partout." Enfin, concernant la santé, des lits ferment en raison d’un manque d’infirmiers, constate Sonia Backès. "On voit arriver des gens de la province Nord dans les dispensaires de Bourail et La Foa, il n’est pas possible d’accepter que cette situation se mette en place en province Sud, donc il faut mettre en place un processus d’attractivité."
Cette répartition est soutenue par la majorité, dont Nina Julié, élue Générations NC, favorable à l’investissement en faveur des entreprises. "Ce sont elles qui créent la richesse avec laquelle on finance les aides sociales et publiques." Mais pas par l’opposition, ce qui a provoqué un assez long débat sur la question.
"Rétablir un certain nombre d’aides"
Philippe Michel, représentant Calédonie ensemble, aurait trouvé "justifié de rétablir un certain nombre d’aides aux populations les plus défavorisées", estimant que simplement 10 % de cette somme aurait pu permettre de revoir certaines mesures restrictives prises sur les bourses. "Mon propos n’est pas d’opposer une catégorie de la population à une autre, mais de réfléchir à une solution moins manichéenne pour les uns ou pour les autres."
Une position suivie par Vaimu’a Muliava, de l’Éveil océanien, qui regrette "ce choix politique". "Nous aurions aimé que ces quelques éclaircies budgétaires soient dispatchées de manière un peu plus égalitaire. On est venu ici porter la voix des parents qui ne peuvent plus payer la cantine ou le transport de son enfant." "On essaie de vous dire que ce qui gronde dans la rue, c’est une petite musique de révolte sociale", appuie son collège, Milakulo Tukumuli.
Si la réponse n’a pas été positive, Sonia Backès n’a pas fermé la porte, évoquant une réflexion plus tard : "On essaiera, dans l’année, de délibérer pour apporter des réponses à ces familles qui souffrent de plus en plus. Il va falloir leur proposer des solutions".
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