- A.T. | Crée le 21.11.2023 à 17h40 | Mis à jour le 21.11.2023 à 17h41ImprimerBruno Heuea Poroi, porte-parole de l’intersyndicale des retraités et secrétaire général du Soenc retraités, a animé la conférence de presse, organisée ce mardi matin. Photo Anthony TejeroRéforme du Ruamm et des régimes de retraite, inflation galopante… Alors que le Caillou traverse une période déterminante pour l’avenir du pays, l’intersyndicale des retraités se sent la grande oubliée des négociations et des discussions. Ce mardi, ses représentants ont convié la presse pour taper du poing sur la table et annoncer la préparation d’une nouvelle mobilisation.
"Les retraités, tous secteurs confondus, représentent près de 40 000 personnes dans le pays, mais on n’est représentés nulle part. Personne ne veut communiquer avec nous." Connu pour ne pas mâcher ses mots, Bruno Heuea Poroi, porte-parole de l’intersyndicale des retraités, a convié la presse, ce mardi, pour passer un "coup de gueule".
Alors que des réformes importantes se mettent en place dans le pays qui connaît un contexte inflationniste inédit, les représentants des retraités déplorent que leur parole ne soit prise en compte, ou du moins en considération par aucune instance, tant du côté des politiques que des organisations patronales, Medef en tête, ou même des syndicats d’actifs.
"On ne forme pas un monde à part, on participe à cette vie calédonienne, à l’économie, etc. On sait nous interpeller quand il y a des élections, mais quand il faut nous redonner un peu de pouvoir d’achat, il n’y a plus personne, martèle Bruno Heuea Poroi. On ne demande pas à voter ou à siéger au sein de conseils d’administration ou autres. Tout ce qu’on demande, c’est qu’on nous entende et qu’on nous réserve ce droit de parole."
Vers une nouvelle mobilisation
Dans ce contexte, l’intersyndicale annonce préparer d’ores et déjà la tenue d’une future assemblée générale en début d’année prochaine en vue d’une nouvelle mobilisation dans la rue. "Mais encore faut-il que les retraités se bougent aussi, avertit le porte-parole. Lors de notre dernier AG en 2022, à Ko Wé Kara, 150 personnes ont participé pour représenter près de 35 000 retraités…."
Alors que les comptes de la Cafat pour les retraites sont alarmants, cette conférence de presse était une nouvelle fois l’occasion de rappeler la situation "catastrophique" dans laquelle se trouve surtout la CLR (Caisse locale de retraite). Un système à bout de souffle qui vient de nécessiter une aide exceptionnelle de l’Etat de 2,1 milliards de francs, sans quoi aucune pension n’aurait pu être versée en novembre.
La CLR dans l’impasse ?
"Je m’inquiète énormément car cette aide, plus que bienvenue, ne va nous permettre que de tenir jusqu’en février. Ces 2,1 milliards sont une goutte d’eau dans cet immense marécage", rappelle Dominique Frontier, secrétaire général du syndicat des retraits territoriaux.
Car aujourd’hui, la CLR compte plus de 5 800 pensionnaires pour seulement 10 400 actifs, ce qui creuse de plus en plus les déficits qui devraient se chiffrer encore cette année à 1,1 milliard de francs. "Le ratio cotisants retraités est passé en dessous de la limite fixée à deux, soit 1,74. On n’a donc plus assez de cotisants aujourd’hui pour supporter le régime, insiste Dominique Frontier, qui fustige une demande récemment formulée par le gouvernement. Quand une organisation ne paie pas ses cotisations à la CLR, des pénalités sont prévues. Or le CHT (centre hospitalier territorial) et surtout le CHN (centre hospitalier du Nord), qui ne paie plus depuis 2018, ont de grosses pénalités. Et on nous a demandés, lors du conseil d’administration du 17 novembre, de surseoir à ces pénalités alors qu’on n’a pas d’argent, qu’on ne sait pas comment on va payer les cotisations et que les retraités ont 1 % de plus de minoration. Or là, on veut faire cadeau de 461 millions de francs. Il faut être fou."
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