La nuit a été assez calme à Dumbéa. C’est au petit matin que les soucis sont arrivés, avec deux départs de feu sur la commune. Le bâtiment du Syndicat mixte des transports urbains (SMTU), en charge du réseau Tanéo, a été incendié. Le feu est toujours en cours, une douzaine de pompiers de Dumbéa et de la mission d’appui de la Sécurité civile sont sur place. "Depuis 6h30, nous intervenons au SMTU. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont entièrement brûlés, explique Bruno Chitussi, chef de corps de la caserne de Dumbéa. Il y a eu une intrusion, et un départ de feu." Mais toutes fenêtres fermées, sans oxygène, le feu s’est propagé sans flamme, en montant en température. "C’est une intervention de longue durée, pour faire retomber le bâtiment en température."

Le système opérationnel touché

Une vingtaine de salariés travaillaient dans ce bâtiment, le siège social du réseau Tanéo, cœur du système des transports en commun. "Le SMTU coordonne et pilote le réseau, avec tout notre système informatique qui nous permet de savoir où sont les bus, de contrôler le réseau," détaille Antoine Borius, le directeur du Syndicat mixte.

Devant lui, les pompiers inondent le bâtiment, "pour éviter que le feu ne reprenne. Pour le moment, on ne peut pas rentrer pour faire l’inventaire des dégâts, voir ce que l’on peut sauver et réfléchir où stoker ce qui est récupérable."

Le réseau Tanéo a été fortement touché par les violences qui secouent le Caillou depuis le 13 mai. Les dégâts sur le réseau sont estimés à 1,2 milliard de francs. "Là, c’est notre siège, ce sont des questions opérationnelles, c’est un problème différent et supplémentaire, précise le directeur du SMTU. Nous n’avons plus de siège, maintenant, il faut savoir où nous allons nous réinstaller, et ce le plus rapidement possible. Il va falloir nous réinventer pour avoir à nouveau un transport en commun."

L’école de Greslan à nouveau incendiée

À quelques encablures du centre urbain de Koutio, où était implanté le siège du SMTU, c’est le quartier de Jacarandas. Un secteur secoué par des violences régulières depuis le début des émeutes. L’école Louise-de-Greslan, pillée et vandalisée plusieurs fois, puis incendiée la semaine dernière, a de nouveau fait les frais des émeutiers ce matin, avec un départ d’incendie dans le hall de l’école ce matin. "Le feu a été contrôlé rapidement", précise le chef de corps de la caserne de pompiers de Dumbéa.