- Anthony Tejero | Crée le 22.04.2024 à 19h01 | Mis à jour le 22.04.2024 à 20h25ImprimerLogan Jacquey, Florent Perrin, Sylvie Fernandez et Jean-Noël Pezant ont animé cette conférence de presse, soutenus par une soixantaine d’habitants du Mont-Dore Sud. Photo Anthony TejeroAprès les violences "de plus en plus graves et traumatisantes" sur la RP1 au niveau de Saint-Louis, l’association Citoyen mondorien organisait une conférence de presse, ce lundi 22 avril, devant le pôle de sécurité de Saint-Michel pour interpeller l’État sur la nécessité de sécuriser l’axe avant l’éventuelle construction d’une route de contournement. Parmi les habitants présents, l’automobiliste agressée vendredi a pris la parole. Témoignages.
"On ne peut plus avoir la peur au ventre à chaque fois que l’on prend la route. Nous disons stop à cette escalade de la violence. C’est inacceptable", martèle Sylvie Fernandez, vice-présidente de l’association Citoyen mondorien, qui a réuni la presse, ce lundi soir, devant le pôle de sécurité, à Saint-Michel. Une manière d’interpeller une nouvelle fois l’État sur la nécessité, selon elle, de sécuriser davantage et dès à présent la RP1 aux abords de la tribu de Saint-Louis.
L’association a ainsi recensé, entre le 1er janvier et le 15 avril, "43 jours d’incidents" sur cet axe, ce qui est "énorme". Point d’orgue de ces nouvelles violences : le récent passage à tabac d’une motarde, suivi, ce week-end encore de l’agression d’une automobiliste (lire par ailleurs) et de nombreux caillassages.
Si l’association salue les efforts des forces de l’ordre, dont l’intervention du 9 avril dernier, et "l’aboutissement" des enquêtes avec à la clé, des "arrestations régulières rarement rendues publiques", ses membres constatent qu’ils ne freinent pas pour autant ces exactions "de plus en plus graves et traumatisantes".
Courriers à Louis Le Franc et à Roch Wamytan
C’est pourquoi ses membres ont rédigé et envoyé deux courriers ce lundi matin : l’un au haut-commissaire Louis Le Franc qui leur a déjà donné rendez-vous ce mercredi 24 avril, afin de cerner les stratégies de sécurisation de la route étudiées par l’État, avant l’éventuelle construction du viaduc de contournement. Sans surprise, l’association salue d'ailleurs la nouvelle étape lancée par la province Sud à ce sujet, à savoir l’ouverture de l’appel d’offres, depuis le 19 avril, sur les études préparatoires de reconnaissance géotechnique.
Le deuxième courrier s’adresse quant à lui à Roch Wamytan, non pas en tant que président du Congrès, mais en tant que chef de Saint-Louis. "Nous lui demandons d’exprimer sa position, à ce titre, sur les exactions des jeunes de sa tribu où certains habitants nous ont également fait part de leur exaspération et décident de partir. Nous voulons également savoir les mesures qu’il compte prendre pour assainir la situation", assène Florent Perrin, le président de Citoyen Mondorien, qui "ne veut plus de ce silence assourdissant".
"Les gens de Nouméa ne se rendent pas compte"
Parmi la soixantaine de Mondoriens présents ce lundi soir, Logan Jacquey a tenu à prendre la parole, au nom des jeunes. "Je suis étudiant, je pars tôt et rentre relativement tard, et je sens que je ne peux pas me concentrer pleinement sur mes études à cause de cette problématique, assure ce Calédonien de 18 ans, déjà à bout. On a appris à vivre comme ça, mais avec ces nouvelles violences, on se rend compte que ce n’est pas du tout normal. Les gens de Nouméa ne se rendent pas forcément compte, mais quand on vit au Mont-Dore Sud, on est obligés d’organiser notre quotidien en fonction de Saint-Louis. On essaie de rester le plus possible dans notre secteur, surtout la nuit."
"Ce sont des soldats, des voleurs d'âmes"
Géraldine a eu le courage de prendre la parole pour exrimer sa "colère" après son agression, vendredi soir.Trois jour après le guet-apens que lui ont tendu, en fin de journée, des jeunes de la tribu de Saint-Louis, pour bloquer son véhicule et lui voler son sac, la "colère" et la "rage" qu'éprouve Géraldine sont palpables. Alors que le pick-up de son compagnon avait déjà essuyé "une balle" quelques années plus tôt, cette commerçante a, à son tour, fait les frais des exactions sur la RP1.
"Après, on n'est plus pareils"
"Quand on est victime, on se sent très seule. Au moment de l'agression, puis pour toutes les démarches à entreprendre", confie aux Nouvelles cette Mondorienne, qui "s'en veut de s'être fait piéger", quand bien même elle n'y pouvait rien. "Après l'agression, ils sont partis tranquilles. Quand on prend la route, on y pense, mais on se dit que c'est la loterie. Dans ma voiture, j'étais en soumission totale et je ne pouvais rien faire car si je roulais, j'aurais fauché quelqu'un. Ces jeunes font ce qu'ils veulent et selon moi, ils ne sont pas qu'une simple poignée. Ce sont des soldats, des voleurs d'âmes car après leurs actes, on n'est plus pareils. "
Pour autant, cette Mondorienne n'est pas favorable à la construction d'une nouvelle route qui "coûterait beaucoup d'argent, massacrerait le paysage" et ne ferait que contourner un problème "à traiter dans Saint-Louis". Selon elle, rien ne garantit d'ailleurs que de telles exactions ne se produisent pas également sur cet éventuel futur axe.
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