Si les violences sur la RP1 ne datent pas d’hier, avec notamment la mort d’une motarde, Aurélie Marcias, en 2017, "depuis deux mois, elles dépassent l’entendement", martèle Florent Perrin, président de l’Association citoyen mondorien, pour qui la situation, dans ce secteur de la tribu de Saint-Louis, est devenue "la honte de la France".

Depuis le déclenchement des émeutes, les membres de l’association ont répertorié pas moins de 53 car-jackings sur cet axe, sans même parler de tirs, d’agressions, notamment en braquant une arme sur des victimes ou encore de nombreux vols lors de fouilles dans les véhicules en guise de "droit de passage".

Point d’orgue de ces exactions : ce dimanche 7 juillet, jour de vote, où une dizaine d’agressions et de car-jackings se sont produits sur la RP1. Le maire, Eddie Lecourieux estime qu'"une nouvelle étape dans l’horreur a été franchie" lorsque deux habitants se sont retrouvés "mis en joue et l’un d’eux dénudé et violemment agressé par des individus armés".

"Scène d’une extrême barbarie"

Une analyse que partage l’association qui apporte son "soutien indéfectible" aux victimes de ces "actes odieux". "Un cap a été franchi dans l’escalade de la violence avec ces faits d’une telle atrocité commis sous la menace d’armes par un homme d’environ 45 ans tandis qu’un autre volait leurs biens et véhicule, alors que six complices sont restées passifs devant cette scène d’une extrême barbarie, déplore Florent Perrin. Au bout de deux mois, la vie n’est plus possible au Mont-Dore Sud où les habitants sont très en colère."

Mobilisation au nord et au sud de la commune

C’est pourquoi l’Association lance un appel, le plus large possible, à une mobilisation le dimanche 14 juillet prochain, de part et d’autre de Saint-Louis, au Casino de La Coulée et devant le lycée du Mont-Dore. Avec un objectif clair : faire pression sur l’État pour sécuriser comme il se doit la RP1.

"La situation est devenue insupportable et invivable avec des gendarmes qui n’interviennent pas, parfois à quelques centaines de mètres de là où se produisent ces agressions. Nous demandons une intervention claire des forces de l’ordre pour véritablement sécuriser la route au plus vite, martèle Florent Perrin. C’est notre droit. Nous ne pouvons plus continuer de vivre entravés et pillés dès que l’on essaie d’emprunter cet axe."

"De plus en plus de personnes partent vivre à Nouméa"

Et selon le collectif, il y a urgence, tant le Mont-Dore Sud commence déjà à se dépeupler : "Il y a de plus en plus de personnes qui partent vivre à Nouméa notamment pour travailler et qui cherchent des barges pour faire venir leur véhicule en ville. On remercie la mise en place des navettes maritimes, mais ce ne sera jamais suffisant", alerte le président de l’association, qui rappelle que près de 200 élèves n’ont pas pu faire leur rentrée au lycée du Mont-Dore, faute d’accès, et que les approvisionnements en nourriture par bateau demeurent toujours aussi compliqués.