- Anthony Tejero | Crée le 28.03.2024 à 12h37 | Mis à jour le 28.03.2024 à 13h00ImprimerPeu avant, midi, le cortège entrait dans le centre-ville de Nouméa. Photo Anthony TejeroPlusieurs milliers de manifestants ont participé à la marche organisée, ce jeudi, par la CCAT contre le dégel du corps électoral. Dans le cortège, certains participants, notamment des jeunes, s’inquiètent de la radicalisation des discours des élus, ces derniers jours.
Par centaines, les drapeaux Kanaky envahissent le centre-ville, ce jeudi. Ils sont plusieurs milliers (près de 2500 selon les services de renseignement et plus de 6000 selon les organisateurs) à avoir répondu à l’appel de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) à l'origine d'une marche de Montravel jusqu’au haussariat, en passant par le gouvernement, pour exprimer leur opposition au dégel du corps électoral. Une manifestation qui se déroule, en cette fin de matinée, dans la bonne humeur et le calme, sonos et micros mis à part.
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Dans le cortège, Jordan, 21 ans, n’a pas hésité une seule seconde à faire le déplacement. "Je suis là pour rappeler qu’on est originaires de cette terre. J’entends qu’on nous traite de terroristes mais on demande juste d’avoir une reconnaissance en tant que peuple premier et qu’on nous donne notre légitimité, estime ce jeune homme originaire des îles, qui voit d’un mauvais oeil, la radicalisation de certains propos dans le camp loyaliste. Si je suis opposé à tout dégel du corps électoral, c’est parce que j’estime que le pays doit se construire au profit de toute la population, dont notre peuple qui n’en profite pas autant encore aujourd’hui. Certains discours proférés montrent à quel point des gens de ce pays raisonnent encore avec un mode de pensée colonial."
"Nos élus sont en train de nous diviser"
Cette escalade de la violence dans les discours, Odile, 37 ans, la condamne. "Nos élus, tous bords confondus, sont en train de nous diviser et ce n’est jamais bon. Ils mettent des étiquettes sur les gens car c’est le moyen pour eux de s’accrocher à leur pouvoir, regrette cette Mondorienne. Avec ces comportements, toutes les communautés trinquent et je crains que ça éclate bientôt. Pour autant, je pense que beaucoup plus de gens qu’on ne le croit prennent du recul face à ces discours où le ton ne fait que monter."
La bonne humeur est à la hauteur de la force des convictions de ces manifestants. Photo Anthony TejeroSi cette jeune femme est opposée au projet de réforme constitutionnelle qui porte sur le dégel électoral, sa position n’est pas pour autant figée sur la question. "Je suis contre cette ouverture aux résidents car j’estime qu’on ne peut pas revenir sur un acquis que nous avons réussi à avoir. En revanche, je trouve anormal que des personnes nées ici, quelle que soit leur origine, n’ont pas le droit de vote. Et c’est donc en ce sens que la réforme peut évoluer."
"Tout le monde se brûlera les doigts"
Toujours est-il, ce sujet est "la mère des batailles" répète d’emblée Christian Téin, le porte-parole de la CCAT. "Nous sommes à l’aune d’une nouvelle ère pour ce pays et nous avons fait suffisamment d’efforts. Les Métropolitains et toutes les communautés, notamment les gens qui paient des impôts, ont évidemment toute leur place dans ce pays, mais nous ne transigerons pas sur le corps électoral", martèle-t-il, pointant lui aussi la radicalisation du camp loyaliste.
Le responsable de la CCAT réfute notamment tout racisme au sein de la mouvance indépendantiste. "Sonia Backès a des qualités pour emmener son pays, mais il faut clairement revisiter la méthode, car là, ça nous mène droit vers le mur. Et je dirais même que c’est Darmanin, l’instigateur de cela. Il met le feu, mais au final, tout le monde s’y brûlera les doigts."
"On est toujours là", scande ce manifestant. Photo Anthony TejeroMERCI DE VOUS IDENTIFIER
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