" J'ai été victime d'un accident de la route. Un véhicule a grillé un feu rouge et m'a percutée, explique Hélène. Même si je n'ai pas été blessée physiquement, j'ai eu peur a posteriori. J'ai fait beaucoup de cauchemars, je revoyais l'accident et j'ai mis du temps à reprendre le volant. Pour y parvenir, j'ai suivi une thérapie. " S'agit-il dans ce cas d'un stress post-traumatique ? " Le fait d'être confronté à un évènement violent n'entraîne pas forcément un traumatisme. Et dans une majorité des cas, le traumatisme ne provoque pas un trouble de stress post-traumatique qui est en fait un trouble invalidant qui se développe après une exposition à un événement ou à une série d'événements extrêmement menaçants ou terrifiants qui peuvent engendrer des séquelles psychologiques importantes chez les sujets qui en ont été victimes ou témoins ", rappelle Grégoire Thibouville, psychologue clinicien. 

Causes

Certains évènements, dans notre existence, peuvent produire un traumatisme psychologique qui peut se définir comme une expérience dans laquelle nos capacités de défense psychiques ne sont pas suffisantes. On l'appelle aussi " psycho trauma " pour le distinguer des traumatismes physiques. 

Les évènements susceptibles de provoquer un stress post-traumatique sont la guerre, un attentat, la torture, les catastrophes naturelles ou celles provoquées par l'homme. " Il faut y ajouter un accident de la route, d'avion, de train, un accident du travail, une maladie grave, des agressions et des violences physiques, un viol, l'inceste, des maltraitances psychologiques, le harcèlement à l'école, finalement toute expérience ressentie comme accablante et potentiellement mortelle ", précise Grégoire Thibouville. 

Symptômes

La manifestation d'un stress post-traumatique comporte trois types de symptômes présents en même temps. Des souvenirs vifs de l'évènement qui s'imposent, des cauchemars. La personne revit la scène, avec les images, les bruits ou les odeurs. Elle est submergée par les émotions comme la peur, par des sensations physiques. Autre symptôme : l'évitement des pensées en lien avec l'évènement, l'évitement des activités, des situations, des personnes qui pourraient le rappeler. Enfin, le sentiment d'une menace permanente qui peut se manifester par un état de qui-vive, une hypervigilance, une réaction de sursaut au moindre bruit inattendu. Les symptômes peuvent apparaître immédiatement après l'événement traumatique, mais ils peuvent aussi mettre des semaines, des mois, voire des années avant de se déclarer. Puis, soudainement, des circonstances particulières font revivre le stress vécu alors. Et c'est à ce moment que la réaction émerge. Parfois être confronté à des violences psychologiques ou physiques n'engendre ni traumatisme ni stress post-traumatique, pourquoi ? " Dans un tel cas, les " psy " sont plutôt inquiets pour le patient, surtout pour les enfants, relève Grégoire Thibouville. Il y a en effet un risque de dissociation psycho traumatique, dans le sens où le sujet se déconnecte de ses émotions et du stress. Pour survivre psychiquement à l'événement traumatique, il est comme anesthésié pour éviter de se rappeler ce qu'il vient de subir, de vivre. On peut parler de mémoire traumatique. Dans le temps, c'est une véritable bombe à retardement pour la victime et son entourage. " 

Guérison

La personne atteinte d'un trouble de stress post-traumatique peut guérir à partir du moment où elle accepte d'affronter son traumatisme. C'est seulement de cette façon que l'événement traumatique pourra devenir pour elle un souvenir qui ne génère plus de détresse psychologique, qui n'est plus perçu par le cerveau comme une menace. Il est recommandé d'être suivi par un professionnel de santé, particulièrement un psychiatre ou psychothérapeute qui va vous accompagner dans le processus de guérison. " Selon la situation singulière, il peut être proposé des thérapies cognitive-comportementales, des approches comme l'EMDR mais aussi des psychothérapies analytiques et une aide médicamenteuse ", indique Grégoire Thibouville.