La foire de Koumac et du Nord a toujours été un moment privilégié pour les rencontres et les échanges entre professionnels du monde agricole et les autres secteurs de la vie économique. Les discussions étaient d’autant plus animées pour cette 26e édition que la TGC rentre en vigueur à taux plein la semaine prochaine. Voici un florilège des commentaires entendus dans les allées de la foire avec de réelles inquiétudes, parfois, de véritables fantasmes, par moments, mais surtout, au final, un important manque d’informations. 

Pour cet aquaculteur, qui est accompagné du Centre de gestion de la chambre d’agriculture depuis 2012, les démarches (par le biais de déclarations trimestrielles) liées à l’entrée en vigueur de la marche à blanc, puis des taux définitifs au 1er octobre, sont facilitées. Le professionnel estime qu’il faut attendre de voir ce que ça va réellement donner dans le temps. « Voir si c’est bien ou non, mais comment peut-on le savoir si on n’essaie pas ? L’essentiel, c’est que tout le monde s’y retrouve, le consommateur d’abord, avec le fameux panier de la ménagère dont tout le monde parle, ainsi que le revendeur, les grandes surfaces, etc. Il faut que ce soit équilibré, il faut que ce soit partagé. On ne peut pas juger comme ça tout de suite… Si la TGC régule tout, et si tout le monde s’en sort, il faut l’appliquer. Je vais prochainement suivre la formation sur le mode de calcul de la TGC qui est proposée aux professionnels par la Chambre des métiers et de l’artisanat. »

Besoin de formation

Plus loin, c’est un agriculteur qui a choisi le régime du forfait, et qui n’est donc pas assujetti à la TGC. Il désire cependant s’informer. « Je dois suivre une formation prévue prochainement sur Koumac. Mais pour le moment, je n’en sais pas plus. Je ne me suis jamais trop penché sur le problème, je ne suis pas trop les actualités et je ne sais pas exactement ce qu’est la TGC. Je n’y comprends rien. Certains disent que ça va faire baisser les prix, d’autres que ça va les augmenter. Je dois acheter un véhicule, on m’a dit de faire vite les papiers avant la fin du mois sinon il va coûter plus cher. Alors que d’autres me disent que la TGC va être instaurée par rapport à la vie chère pour faire baisser les prix. Je n’y comprends rien, j’attends la formation, j’espère qu’après, j’y verrai un peu plus clair. »

De son côté, un pêcheur, assujetti à la TGC, n’est pas trop d’accord avec cette nouvelle taxe. « La TGC est, pour certaines personnes, un impôt juste, et pour d’autres, injuste.

On s’est aperçu que dans toutes les grandes surfaces ou autres commerces, tous les prix des articles ont augmenté. 

Pour nous, qui sommes pêcheurs ou agriculteurs, le moindre truc qu’on achète au magasin, où que ce soit, a augmenté alors que les prix devraient descendre de 10 %. Mais on s’est aperçu que dans toutes les grandes surfaces ou autres commerces, tous les prix des articles ont augmenté. Le carburant, l’huile, tout, tout augmente. Alors on ne voit pas comment la TGC va faire diminuer les prix. Ici en Calédonie, il y a quelques monopoles qui ont le marché…

Le matériel agricole était bien sûr au rendez-vous. Les discussions et les interrogations étaient nombreuses juste avant la mise en place de la TGC.

A mon avis, les prix vont augmenter et ne pourront plus descendre. C’est sûr et certain. C’est inadmissible quand on voit, par exemple, le prix au rabais auquel nous vendons notre poisson et on nous prend encore une taxe dessus. La TGC, à mon avis, c’est de la tromperie ». Ici, c’est un concessionnaire de matériel agricole. Il a suivi le mouvement en s’exécutant pour la marche à blanc. « Tout l’argent, qu’ils ont récolté pendant cette période représente des centaines de millions, voire des milliards. Ils sont censés permettre le remboursement d’une partie de la taxe collectée mais ce que je vois à mon niveau, c’est que nous allons perdre de l’argent. On ne sera jamais remboursé de toutes les taxes que nous avons payées. On a dû choisir aujourd’hui d’être remboursé au forfait et non au réel. Parce qu’au réel, c’est beaucoup trop compliqué. Si on se fait rembourser au forfait, automatiquement, on perd de l’argent. »

Inquiet, le concessionnaire considère qu’il n’a pas le choix. Il sait pourtant qu’au niveau du matériel agricole, nombre de machines font partie d’une liste réservée aux agriculteurs où il ne devrait pas y avoir beaucoup d’impact au niveau de la TGC. « Mais ce que je crains, ce sont les lourdeurs administratives pour tous ceux qui peuvent être exonérés de TGC. Ils vont devoir remplir tout un tas de documents alors qu’avant on n’avait pas à le faire. Là, je ne sais pas comment ça va se passer. J’ai contacté la Chambre d’agriculture. Je crois qu’ils n’ont pas bien réalisé ce que ça voulait dire. Ils disent : « on verra après ! ». Un ami qui a une quincaillerie pense que pour maintenir au même niveau la marge en valeur pour tous les petits articles, il faut augmenter les prix de 11 à 12 %. Alors quand on parle de baisser les prix pour lutter contre la vie chère, je ne comprends pas bien. Ce qui est certain, c’est qu’il va y avoir une inflation sur tous les petits articles. »

Travail supplémentaire

Cette artisane en transformation alimentaire est concernée par la TGC. Elle n’a pas taxé ses clients lors de la marche à blanc même si ses fournisseurs la lui ont facturée. « Cela a une incidence directe sur les prix et les charges que je calcule. Et donc un travail supplémentaire de comptabilité, de vérification des tickets et de connaissance des différents taux. » Afin de comprendre comment mettre en place la TGC, elle doit s’inscrire à une formation. « Même si elle est gratuite, elle entraîne des coûts supplémentaires engendrés aussi bien pour nous que pour les organismes qui forment. A qui cela profite ? »

120

chevaux ont participé à la foire, que ce soit lors du concours de modèles équins, du rodéo ou des jeux équestres.

« Ce qu’il faut qu’on retienne aujourd’hui, c’est le manque de visibilité. Et je pense qu’il est entretenu. »

Un concessionnaire de matériel agricole face à la TGC.