Ne vous fiez pas à ses manières posées, ni à son sourire délicat : Amandine Chabrier, 19 ans, est une machine de guerre. Elle ne s’est rien épargné pour devenir Miss Nouvelle-Calédonie 2018. Dès le moment où ses proches - ceux qui sont devenus sa « team 9 » sur les réseaux sociaux - l’ont convaincue de participer à l’aventure, la candidate a mis toute son énergie dans ce concours. « J’aime atteindre l’objectif fixé », pose-t-elle sobrement.

Un poste de vendeuse à mi-temps dans un magasin de chaussures lui permet d’une part de s’assurer un minimum d’autonomie - le concours exige beaucoup de déplacements - et d’autre part suffisamment de temps libre pour les préparatifs. Il y a les activités de cohésion organisées par le comité, la préparation du spectacle, celle de l’oral final, mais aussi une campagne ultra-efficace mais chronophage sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, ses messages sont quasi-quotidiens et mobilisateurs.

Pourtant, jure Amandine, elle ne s’était pas spontanément intéressée à l’élection. La jeune femme, qui vient de passer un bac littéraire au lycée du Grand Nouméa voulait « privilégier [ses] études supérieures ». Son projet : aller étudier en Australie pour devenir prof de français… Surprenant ? Oui et non. Elle connaît bien l’Australie pour y avoir souvent rendu visite à des proches, sur la Gold Coast, et pour y avoir fait des stages de langue. « Je me débrouille plutôt pas mal en anglais », reconnaît-elle. Et elle se voit bien enseigner le français aux anglophones.

J’aime atteindre l’objectif fixé. 

En attendant, elle s’efforce de mettre en avant ses qualités de jeune femme accomplie. Amatrice de danse « contemporaine, puis jazz », ou encore de sport en salle et de footing, elle apprécie aussi la lecture, en bonne littéraire. Avant l’élection de samedi, elle a même trouvé un petit moment pour se relaxer en plongeant dans La Chambre des merveilles, un roman de Julien Sandrel.

Sa botte secrète, c’est probablement cette maîtrise de soi qui l’aide à apprivoiser la scène ou la prise de parole en public. Des outils indispensables pour l’emploi du temps de ministre qui l’attend. Début novembre, elle quittera le chalet où elle a grandi entourée de sa famille à Saint-Michel, au Mont-Dore, pour un mois et demi de préparation en Métropole et un voyage avec toutes les candidates à l’île Maurice. D’ici là, elle profitera d’une nouvelle phase de « formation » : « communication, culture générale, sport, mais aussi apprendre à se maquiller et à se coiffer seule en 20 minutes », explique Thierry Paprocki, coprésident du comité Miss Nouvelle-Calédonie.

De nombreux engagements sociaux, toujours en compagnie d’un chaperon du comité, attendent aussi Amandine. Laquelle a déjà demandé si on pouvait organiser sa participation à la Nouméenne, course à pied caritative autour du cancer du sein. « J’aimerais me servir de ma notoriété pour sensibiliser et aider des associations. J’ai des proches qui ont été malades et qui ont réussi à s’en sortir. Ils se sont battus jusqu’au bout et cela me marquera pour toujours ! »

Celle qui a mis en avant ses origines indonésiennes et métropolitaines et qui a aussi des racines à La Réunion ou en Hollande sait déjà comment elle va « vendre » son petit pays, une fois en Métropole. « Le métissage symbolise bien notre beau Caillou, alors c’est important de parler de l’interethnicité de notre population. Il y a aussi la richesse de notre nature, ses espèces endémiques, notre lagon, tout cet environnement assez incroyable. »